Annales des Mines (1869, série 6, volume 8, partie administrative) [Image 29]

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LOIS,

DÉCRETS ET ARRÊTÉS

campagne dernière. La grande ligne de navigation de Strasbourg sur Paris est donc aujourd'hui ouverte sur tout son développement par le canal de la Marne au Rhin, le canal latéral à la Marne, la Marne et ses dérivations éclusées jusqu'à l'embouchure dans la Seine, en amont de Paris. La Mayenne comprend deux entreprises distinctes : l'amélioration delà rivière entre Angers et Laval, où s'arrêtait la navigation, et la canalisation de la partie supérieure jusqu'à Mayenne. Entre Angers et Laval, on doit construire vingt-cinq écluses en remplacement d'anciennes portes marinières, et en établir vingt autres entre Laval et Mayenne ; différents ouvrages accessoires, des quais et des ports, à la dépense desquels concourent les Villes intéressées, complètent cette canalisation. Elle aura pour conséquence de donner à la navigation un tirant d'eau de im,6o. Les vingt écluses de la haute Mayenne sont construites; sur la basse Mayenne, on en compte quinze terminées. Les quais et les ports de Laval et de Mayenne sont livrés au commerce ; ceux de ChâteauGontier se poursuivent. La Meuse est navigable depuis la frontière jusqu'à Verdun; mais, de Sedan à Verdun, cette navigation rencontrait des obstacles provenant des pertuis d'usines, que la batellerie devait franchir. Le développement de l'industrie dans les parties supérieures de la vallée rendait nécessaire la substitution de dérivations éclusées à ces pertuis dangereux; on en a construit sept: six dans le département de la Meuse, une dans le département dès Ardennes. Ces dérivations seront terminées cette année. Les travaux dont l'exécution a été autorisée par un décret (Il 10 avril 1867, pour l'amélioration de la navigation de la Moselle, depuis le canal de jonction de cette rivière avec le canal de la Marne au Rhin jusqu'à ïhionville, ont été projetés de manière i assurer à la navigation un tirant d'eau de ia,6o, égal à celui di canal de la Marne au Rhin. Ces travaux consistent en barragesmobiles avec écluses accolées à ces barrages ou établies à l'aval de dérivations projetées au droit des courbes les plus prononcées. L'ensemble de ces travaux, évalués à n.5oo.ooo francs, sera activemenUpoursuivi au moyen des avances que le département à la Moselle fait à l'État aux termes delà loi du 31 juillet 1867,6! dont le.remboursement doit être effectué en douze annuités, s partir de l'exercice 1870; sept lots sont en cours d'exécution; les dépenses faites' dans cette première campagne dépassent 2 milions, Le Paillon traverse la ville de Nice ; des travaux d'endiguement et de construction de quais ont été entrepris de concert avec la

SUR

LES

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ville ; ces travaux sont terminés. Il reste à solder la part contributive de l'État, fixée à la moitié delà dépense. riCs travaux de régularisation du cours du Rhin s'exécutent en vertu d'une convention internationale du 5 avril 1SZ10. Us ont pour but de concentrer les eaux du fleuve dans un seul bras constituant un lit mineur de 200 à 25o mètres de largeur, à rives submersibles. Le lit majeur, servant à l'évacuation des eaux en temps de crue, est formé parles anciennes digues insubmersibles, situées à une distance plus ou moins grande des bords du fleuve, et que l'on rectifie lorsqu'elles présentent une configuration défectueuse. Les travaux ont ainsi un double but : en même temps qu'ils régularisent la frontière et améliorent la navigation du fleuve, ils protègent les propriétés riveraines contre les inondations, rendent à la culture des terrains improductifs et assainissent la contrée. ,' D'après les prévisions de i84o, les digues de régularisation devaient présenter un développement de 18/1 kilomètres, et la dépense était évaluée à 54 millions; les perfectionnements apportés clans les méthodes d'exécution réduiront sensiblement cette évaluation. Au 3i décembre 1868, les dépenses totales s'élèvent à 22 millions environ, alors que la rive française est régularisée sur près de 160 kilomètres. Il est vrai que des travaux de consolidation au moyen d'enrochements devront être successivement effectués en arrière des ouvrages de régularisation que l'on a étendus le plus possible afin de répondre aux vœux des populations; 17 millions paraissent devoir suffire pour terminer cette vaste entreprise; on obtiendrait ainsi une économie de i5 millions sur les prévisions de i84n. Mte Rhône, de la frontière suisse à la mer, est divisé en quatre sections : le haut Rhône, du parc au confluent de la Saône; le bas Rhône, de Lyon à Arles ; le Rhône maritime entre Arles et les embouchures, auxquelles on substitue le canal Saint-Louis. Les travaux projetés ou en cours d'exécution ont pour objet d'assurer un tirant d'eau de im,2o du Parc au Sault, et de im,6o du Saultjusqu'à Arles, point où cesse la navigation fluviale, et de faciliier la remonte de la navigation maritime jusqu'à Arles. Les difficultés que rencontre la navigation tiennent particulièrement à des tournants brusques dans le cours du fleuve et à des hauts-fonds dus à l'excès de largeur du lit. Cinq des plus mauvais passages sont, dès à préJ», améliorés; l'amélioration de treize passages est en cours d'exécution dans les huit départements de l'Ain, du Ehône, de l'Isère, de la Loire, de l'Ardèche, de Vaucluse, du Gard et des Bouches-du-Rhône ; les projets pour l'amélioration de onze autres passages sont préparés. Sur le Rhône maritime, l'amélioration du