Annales des Mines (1869, série 6, volume 8, partie administrative) [Image 11]

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LOIS,

DÉCHETS

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ET ARRÊTÉS

est vraisemblable que les services réglé en 18/18 et 18/19, et rendus par ces établissements auraient été plus marqués encore, que leur recrutement eût été plus constant et mieux assuré, si on eût amélioré les conditions de leur existence proportionnellement aux changements économiques réalisés autour d'elles par le renchérissement de la main-d'œuvre et de toutes les denrées ou objets de consommation. Il y a là un intérêt légitime auquel l'administration s'occupe de donner satisfaction. La multiplication des chaires départementales d'agriculture et l'introduction de l'instruction agricole dans l'enseignement primaire n'ont pas cessé de fixer l'attention du ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, et celle du ministère de l'instruction publique; l'action combinée de ces deux ministères ne peut manquer de produire d'utiles résultats, en mettant à la portée des enfants des cultivateurs les notions élémentaires d'agriculture qui peuvent leur être utiles. Il convient d'ajouter, en terminant, que l'administration, indépendamment des établissements qu'elle entretient ou subventionne directement, accorde libéralement, autant que ses ressources le lui permettent, ses encouragements aux colonies agricoles, aux orphelinats et autres établissements qui viennent à se constituer à côté des siens propres, dans de bonnes conditions d'utilité et de succès. Le typhus contagieux des bêtes à cornes paraît avoir décidément abandonné les contrés occidentales de l'Europe. On ne le signale plus guère actuellement que dans certaines localités de la Gallicie et de la Pologne russe, au voisinage de la Prusse et de l'Autriche. Mais, dans ces régions, les apparitions de cette terrible maladie sont assez fréquentes. Celles dont il s'agit n'ont rien qui doive nous inquiéter, et, d'ailleurs, les pays limitrophes ont pris d'assez vigoureuses précautions contre la propagation du fléau sur leur territoire pour nous tranquilliser. Déjà l'arrêté ministériel du 3o novembre 1867, en faisant un nouveau pas dans dans la voie de l'adoucissement des rigueurs précédemment employées contre l'épizootie, avait levé la prohibition absolue prononcée jusqu'alors à l'égard des provenances animales de l'Angleterre, de la Belgique et de la Hollande, et avait rétabli la liberté de l'importation sous la seule condition de la constatation préalable de l'état sanitaire des bestiaux vivants amenés de Hollande et de Belgique. Malgré ces dispositions de l'arrêté du 3o novembre 1867, on avait cru prudent de ne pas se départir encore entièrement de ;toute surveillance sur nos frontières de l'Est, jusques et y compris le département de la Savoie,

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MINES.

dans la crainte d'un retour offensif de la peste bovine par la Suisse et l'Italie, après son apparition au mois de septembre dans le Palatinat bavarois, à quelques kilomètres de Wissembourg. Les visites d'animaux opérées dans ce but étaient peu gênantes [pour le commerce. Néanmoins elles n'ont été continuées que jusqu'à la fin d'avril 1868, et elles ont été supprimées à cette époque par un arrêté du 28 de ce mois comme n'ayant plus d'objet, sauf seulement aux deux bureaux de douane de Kehl et de Wissembourg. Enfin le bon état sanitaire du bétail se consolidant de plus en plus dans les pays qui nous avoisinent, même à une certaine distance, et ces pays s'étant eux-mêmes armés de défenses propres à nous mettre à l'abri, ces dernières restrictions ont disparu à leur tour en vertu d'un arrêté du 25 juin, et la circulation du bétail a recouvré depuis lors le régime de la pleine et entière liberté sur toutes les frontières de l'Empire. Une autre épizootie d'un caractère moins meurtrier assurément que n'est la peste bovine, mais qui entraîne une mortalité encore assez grande, sévit depuis longtemps sur le gros bétail dans plusieurs régions limitrophes du département du Cantal et du Puyde-Dôme. Elle est connue dans le pays sous le nom de mal de montagne. Chaque année, des délibérations du conseil général du Cantal demandent au Gouvernement de faire étudier cette maladie pour en découvrir les causes et le remède. Cette étude avait déjà été effectuée à plusieurs reprises, d'abord par les vétérinaires de la contrée, puis par deux professeurs de la Faculté des sciences de Clermont, puis, en 1861, par une commission composée d'un inspecteur général de l'agriculture, de deux professeurs de zootechnie et de sciences physiques, appartenant l'un au Conservatoire des arts et métiers, l'autre à l'École d'agriculture de la Saulsaie, et d'un vétérinaire d'Allenches; puis enfin, en 1867, par une troisième commission comprenant des propriétaires, un médecin et un vétérinaire des localités. On attribuait tour à tour la maladie aux vicissitudes atmosphériques, à la nature des eaux, à celle des plantes fourragères pacagées ou récoltées. On proposait un plan d'expérience d'une exécution bien difficilement réalisable. Mais, pendant ce temps, le mal continuait ses ravages. Cette année, sur de nouvelles instances du conseil général du Cantal, l'administration a fait reprendre les études par une nouvelle commission présidée par l'inspecteur général des Écoles vétéDÉCRETS,

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