Annales des Mines (1869, série 6, volume 8, partie administrative) [Image 5]

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I.OJS,

DÉCRETS ET ARRÊTÉS

méthodes d'élevage, aux modes de culture les plus avantageux, à l'emploi des instruments perfectionnés. Dans le dernier exposé de la situation de l'empire, on a fait connaître le chiffre des sommes dépensées pour seconder les travaux des associations agricoles et horticoles, ainsi que le nombre des sociétés et des comices, le montant des ressources dont elles disposent et le chiffre des membres dont elles sont composées. Tous ces détails n'ont éprouvé aucune modification qu'il soit intéressant de relever, si ce n'est celle relative à la part qui a été faite aux associations dans le budget des encouragements à l'agriculture. Les allocations se sont élevées, en 1868, pour cet objet, à 512.760 francs, c'est-à-dire à une somme de 57.Z100 francs déplus qu'en 18O7. Ce qu'on doit surtout constater ici, c'est que le nombre des associations s'accroît constamment, et que c'est à leurs travaux que le gouvernement doit de faire pénétrer les idées de progrès jusque dans les parties les plus reculées de l'Empire. Les concours départementaux et les concours généraux pour les primes d'honneur sont toujours suivis avec empressement, et l'on voit maintenant les personnages les plus éminents rechercher cette lutte, ou ils se rencontrent avec les plus humbles cultivateurs, v L'institution de bibliothèques spéciales dans les communes, les écoles primaires ou les établissements d'enseignement agricole, était un moyen de vulgariser les nouveaux procédés et les progrès de la science agricole. L'administration s'efforce de seconder le mouvement qui se produit partout en France par des distributions d'ouvrages bien choisis. Les missions agronomiques confiées en 1868 ont été nombreuses. Des agronomes ont été envoyés en Algérie, dans le Maroc et en Espagne, pour y étudier les végétaux dont l'introduction en France pourrait être faite avec avantage par nos cultivateurs. De savants professeurs continuent les expériences qu'ils ont commencées, d'après les ordres du gouvernement, sur les sels de potasse, ainsi que sur les engrais chimiques. La maladie des pommes de terre et celle des oliviers ont été également l'objet d'investigations sérieuses. La mission confiée, dans les années précédentes, à un ingénieur, pour la recherche des gisements de phosphate de chaux fossile et des autres substances minérales propres à la fertilisation du sol, a été continuée en 1868. On a même adjoint à cet ingénieur un agronome habile, afin de seconder et d'étendre ses recherches.

SUR

LES MINES.

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Ces explorations ont eu pour résultat, en 1868, la découverte de nouveaux gisements dans les départements du Calvados, de l'Orne et de la Sarthe. Ces travaux ont fait reconnaître que le sol de l'Empire renferme des amas de ces matières minérales si utiles à l'agriculture sur une zone qui, partant du Pas-de-Calais, se prolonge jusque dans la baie d'Antibes, soit sur une longueur d'environ 1.100 kilomètres. Une carte dressée sur une grande échelle, et la collection des échantillons des phosphates de chaux fossile existant en France, sont déposées à la bibliothèque de l'Ecole des mines. Ces découvertes procurent un nouvel élément de richesse à notre pays. Des usines très-nombreuses, et qui se multiplient chaque jour, ont été fondées pour l'extraction et la pulvérisation des nodules de phosphate de chaux fossile que l'agriculture recherche avec un empressement bien justifié. L'oïdium, dont nos vignobles ont eu tant à souffrir depuis quinze ans environ, n'est pas encore complètement disparu, et déjà une nouvelle maladie, dont l'apparition a été signalée à la fin de 1867, vient sévir sur la vigne. Ces faits ont éveillé la sollicitude du gouvernement, et une mission de recherches a été confiée dans les premiers mois de 1868 à l'un de nos plus savants et habiles viticulteurs; elle a permis de reconnaître la cause de ce mal, auquel on a donné le nom de pourri des racines. Mais des études plus approfondies ont été jugées nécessaires. Dans ce but, des commissions locales ont été nommées dans les départements atteints, heureusement peu nombreux; ces commissions devront étudier sur place, et pendant les diverses phases de la végétation, les caractères de la maladie et rechercher les moyens de la guérir, si l'on ne peut parvenir à en préserver la vigne. A la fin de l'année 1869, les résultats de toutes ces recherches, consignés dans des procès-verbaux, seront centralisés à Paris et remis à une commission supérieure qui les coordonnera, les comparera, et sera mise ainsi à même, il faut l'espérer du moins, de fournir des données exactes sur les moyens de sauver nos vignobles des ravages de la maladie nouvelle. L'an dernier, le gouvernement a rendu compte de la mission qu'il avait confiée à un savant agronome pour étudier sur place une institution qui paraissait avoir rendu de grands services en Allemagne, Les stations agricoles. On a dit que ces établissements, qui renfermaient un champ d'expériences, un laboratoire de chimie et un amphithéâtre pour des cours publics, avaient pour but de poursuivre des recherches et des expériences sur la production