Annales des Mines (1868, série 6, volume 7, partie administrative) [Image 26]

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LOIS,

DÉCRETS ET ARRÊTÉS

qui vient chaque année, du côté de l'Orient, menacer l'Europe à l'occasion du pèlerinage de la Mecque. En attendant que les diverses puissances intéressées se soient entendues sur les règlements dont la commission internationale instituée à Constantinople a réuni les éléments et déterminé les bases, on a adopté, d'accord avec les gouvernements ottoman et égyptien, les dispositions provisoires qui, d'après les indications mêmes de la commission sanitaire internationale, ont paru les plus propres à prévenir le développement du fléau parmi les pèlerins, et à préserver l'Égypte et l'Europe de son importation, dans le cas où il viendrait à se déclarer sur le sol arabique. La commission chargée d'étudier les questions qui se rattachent au goitre et au crétinisme a continué ses opérations d'enquête, et l'on peut maintenant espérer le prompt achèvement de son important travail, qui intéresse le sort de populations malheureuses et dignes de la sollicitude du Gouvernement.

TRAVAUX PUBLICS.

Routes impériales. — L'établissement des chemins de fer n'a pas diminué, comme on était porté à le croire dans l'origine, la fréquentation moyenne de l'ensemble des routes impériales. Si les chemins de fer ont enlevé une grande partie du trafic sur les routes qui leur sont parallèles, ils ont, par contre, développé dans des proportions considérables le mouvement agricole, industriel et commercial sur les routes qui forment les affluents ou le prolongement des voies ferrées. 11 s'est donc établi une compensation, par suite de laquelle le chiffre de la circulation moyenne sur l'ensemble des routes impériales est resté à peu près ce qu'il était avant la. création des chemins de fer. Aussi les travaux compris dans ce service n'ont-ils pas cessé d'exciter au plus haut degré l'intérêt des populations, intérêt qui se manifeste chaque année par les vœux des conseils généraux des départements et des conseils municipaux d'un grand nombre de communes. L'état de viabilité plus ou moins bon des routes impériales exerce une influence capitale sur le coût des frais de transport de tous genres. Pour faire apprécier cette influence, il suffit de rappeler que si, par suite de l'état d'imperfection des chaussées, les frais de transport se trouvent augmentés d'un centime seulement par collier et par kilomètre, il en résulte en une année, au préjudice de l'agriculture, du commerce et de l'industrie, une perte totale

SUR

LES

MINES.

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de3o.555.ooo francs. 11 y a donc là un. intérêt majeur qui tient constamment en éveil la solicitude de l'administration. Elle s'efforce de maintenir les routes impériales dans un état de viabilité satisfaisant. Les ingénieurs des ponts et chaussées s'appliquent sans relâche à perfectionner les méthodes d'entretien, de manière à suppléer, autant que possible, à l'exiguïté relative du crédit affecté à cette branche du service. Ce crédit a été de 27.500.000 francs pour l'exercice 1867. En dehors de l'entretien et des grosses réparations, le service des routes impériales comprend des travaux de lacunes, de rectification de pentes, de construction et de reconstruction de ponts. Les parties de routes demeurées en lacunes sont surtout situées dans les départements formés par les Alpes et les Pyrénées, et par la chaîne des deux mers, vers le centre de la France. La longueur totale des lacunes restant à combler était, au ie' janvier 1867, de 895 kilomètres. On y a consacré, pendant cette même année, une somme de 3.100.000 francs, ce qui permettra d'achever les travaux sur une longueur de 100 kilomètres et de continuer ou d'attaquer d'autres sections. Il restera à terminer, au 1" janvier 1868, une longueurde 790 kilomètres, devant coûter environ 5o. 865.200 francs. Les contrées montagneuses où se trouvent des lacunes étant en générai peu favorisées sous le rapport des chemins de fer et des voies navigables, il est à désirer que le réseau de leurs routes impériales soit complété le plus tôt possible. Les rectifications décrétées d'utilité publique sont au nombre de cent cinquante-huit ; elle se répartissent entre soixante quatre départements, se développent sur une longueur totale de 789 kilomètres et sont évaluées à 26.45o.ooo francs. La dépense qui restera à faire au 1" janvier 1868 est de 23.648.Ztoo francs. Le crédit employé à, ces travaux pendant la campagne de 1867 a été de 2.000.000 francs, représentant les frais de construction de 90 kilomètres. Les parties de routes qui font l'objet de rectifications sont, en général, transversales aux chemins de fer, et en formentles principaux affluents. Le public, habitué à la célérité des transports sur. les voies ferrées, demande avec les plus vives instances l'aplanissement des obstacles qui s'opposent à une circulation rapide sur les voies de terre. Les ponts de petites dimensions sont reconstruits au moyen d'un prélèvement sur les crédits affectés annuellement aux grosses réparations des routes impériales; mais on impute sur le budget