Annales des Mines (1866, série 6, volume 5, partie administrative) [Image 4]

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LOIS,

DÉCRETS

ET ARRÊTÉS

La récolte de l'année i865 a été, pour les céréales, moins abondante que celle des deux années précédentes. La production du froment, dans l'ensemble de la France, a été inférieure de 10 pour 100 environ à celle d'une année ordinaire, et le déficit a été sensible surtout dans la zone méridionale, où une sécheresse persistante a exercé une influence nuisible sur la plupart des produits agricoles. Une influence analogue s'est produite, dans une certaine mesure, pour les contrées de i'Est. Les départements du Nord et de l'Ouest, ces derniers surtout, ont beaucoup moins souffert; ce sont les plus productifs en céréales, et c'est ce qui explique comment le déficit général de la récolte du froment ne dépasse pas le chiffre de 10 pour 100, quoiqu'il soit bien plus considérable sur certains points. En présence d'une récolte aussi peu abondante, les prix n'auraient pas manqué d'éprouver un mouvement de hausse assez prononcé, si les récoltes exceptionnellement productives des années 1863 et i864 n'avaient pas laissé de restes considérables, dont l'existence a empêché les cours de s'élever d'une manière bien sensible. Cependant le prix de l'hectolitre de froment, qui, au mois de janvier i865, était coté à i5',66 en moyenne, sur les marchés choisis autrefois comme régulateurs des tarifs de l'échelle mobile, s'était élevé, en décembre dernier, sur les mêmes marchés, à un taux moyen de i6',66. L'agriculture, et particulièrement celle du midi de la France, a continué à se plaindre de la position difficile qui lui est faite par le peu d'élévation des prix actuels ; mais le Gouvernement, tout en reconnaissant ce que cet état de choses a de fâcheux pour les intérêts agricoles, n'a pas pu admettre, comme on a essayé de le soutenir, que la législation qui régit l'importation des céréales fût responsable, en quoi que ce soit, de la situation pénible où l'agriculture se trouve placée momentanément. En effet, sous l'empire de cette législation, les rapports commerciaux qui existent entre la France et l'étranger, et qui ont pour objet les grains et les farines, ont été, dans ces derniers temps, tout à fait à l'avantage de l'agriculture française, et, loin de contribuer à déprécier les cours, ils n'auraient pu que les améliorer, si d'autres circonstances n'y avaient pas fait obstacle. Pendant les onze premiers mois de l'année i865, les exportations ont dépassé de beaucoup les importations. Si l'on prend les chiffres du Commerce général, comprenant tout le mouvement commercial dont le froment en grains ou en farine a été l'objet entre la France et l'étranger (importations et expor-

SUiî

LES MINES.

tations directes, importations temporaires pour mouture (*) et réexportations en provenant, transit, entrées et sorties des entrepôts), on trouve les résultats suivants : quintaux. 2.020.550

1° Importations de froment en grains dans lesquels l'Algérie pour

133.370

Ce qui réduit les apports de l'étranger à Importations de farine de froment

1.837.180

(")

14.690

qui représentent en grains à peu près

20.985

quintaux métriques, lesquels, ajoutés aux indiques ci-dessus, font un total de de froment à l'importation.

1.837.180

2° Exportations de froment en grains

1.858.165 1.854.645

Il n'y a aucune trace d'expéditions pour l'Algérie. Exportations de farine de froment d'où il faut déduire, pour envois à l'Algérie Reste au total pour la farine de froment

2.174.737 4.-737 2.170.000

quantité qui représente en grains a peu prés

3.100.000

lesquels, ajoutés aux

1.854.645

indiqués plus haut, font un total de

4.954.645

Rapproché du chiffre des importations, le total des exportations des onze premiers mois de i865 donne doue au commerce général une différence de près de 5.100.000 quintaux de froment en grains en faveur de l'exportation. Si l'on opère de la même façon pour le commerce spécial, lequel comprend seulement les quantités de froment étranger importées pour être livrées à la consommation en France, et les quantités de froment français (grains et farines) exportées pour les pays étrangers, on obtient les chiffres suivants :

f) D'après les documents fournis par les douanes, le chiffre de l'importation temporaire des blés étrangers pour la mouture a été, pour les dix premiers mois de l'année i865, de 1.338.459 quinlaux métriques, qui ont donné lieu à une réexportation correspondante de farines. (") Les documents publies chaque mois par l'administration des douanes ne font pas connaître quelle est ta part de l'Algérie dans les importations de farine en France; mais, d'après les faits constatés par le tableau général annuel publié pour 1864, la proportion des farines algériennes dans ces importations avait été d'environ les deux tiers. Si ce fait s'est, reproduit en i865, comme il est permis de le penser, le chiffre des importations élrangcres devrait être diminué d'environ i3 à 14.000 quintaux de froment, ce qui augmenterait d'autant la différence en faveur de l'exportation. Le fait a, du reste, peu d'importance.