Annales des Mines (1864, série 6, volume 3, partie administrative) [Image 122]

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qui touche les routes impériales, c'est que ces routes présentent sur la majeure partie .de leur étendue, une largeur excessive, et que l'aliénation des excédants de terrains qui seraient désormais rendus à la culture procurerait au trésor une importante ressource. Cette question, vous le savez, Monsieur, est depuis longtemps l'objet de l'examen de l'administration, et le conseil général des ponts et chaussées a été appelé plusieurs fois à examiner les documents fournis à ce sujet par tous les départements. Ces documents démontrent de la manière la plus péremptoire que les espérances fondées sur la réduction de la largeur des routes sont exagérées, et que l'on a tiré à tort une conclusiongénéralede quelques exemples qui frappent tous les yeux, surtout aux abords de quelques grandes villes. Il est incontestable, d'ailleurs, que, dans les cas mêmes où la largeur de la route excède notablement les besoins de la circulation, l'aliénation, à des conditions acceptables, de terrains inutiles, présente de nombreuses difficultés d'application. Cependant je ne voudrais pas que cette mesure, utile en elle-même, fût écartée en quelque sorte systématiquement; et je vous prie d'inviter MVI. les ingénieurs à l'étudier, non pas comme question générale, mais comme question d'espèce, et d'en proposer l'application partout où les circonstances locales permettront de le faire avec avantage. Rivières et canaux. —Les voies navigables, qui, malgré la concurrence des chemins de fer et peut-être aussi à cause de cette concurrence, tiennent aujourd'hui une si grande place dans les préoccupations du commerce et de l'industrie, doivent fixer votre attention d'une manière toute particulière. Quelques canaux sont encore en voie d'exécution; mais ces nouvelles créations deviennent de plus en plus rares, et c'est surtout sur l'amélioration des voies navigables et sur leur bonne exploitation que l'administration doit.porter sa sollicitude. Je n'ai pas à vous entretenir des travaux de perfectionnement actuellement décrétés et en cours d'exécution; je sais qu'ils seront de votre part l'objet d'une inspection attentive Mais je désire que vous vous rendiez un compte aussi exact que possible des nouvelles améliorations que peuvent encore réclamer les rivières ou les canaux compris dans votre division, et que vous concertiez avec MM. les ingénieurs les bases principales des nouveaux projets qu'ils pourraient avoir à rédiger. Quant à l'exploitation des voies navigables, bien qu'elle soitabandonnéeàla batellerie, elle peut néanmoins recevoir detrès-utilessecoursde l'administration publique. Et parlàjen'entends pas seulement parler du bon état d'entretien des voies navigables, de leur amé-

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lioration, del'abréviation des chômages accidentels ou périodiques; je désire en outre que MM. les ingénieurs recherchent toutes les mesures propres à encourager et à soutenir la batellerie, qu'ils étudient les moyens d'aider et d'accélérer la marche des bateaux dans les passages difficiles, tels que les souterrains, les coudes brusques, les biefs à voie unique; je désire qu'ils se mettent en relation avec les principaux bateliers et expéditeurs, qu'ils provoquent leurs observations sur les besoins de la batellerie, qu'ils écoutent leurs réclamations s'ils ont à en produire, enfin, qu'ils se pénètrent de cette pensée que les règlements édictés dans l'intérêt même de la navigation, pour la protection de tous, doivent s'appliquer avec prudence, avec indulgence même, et ne frapper sévèrement que les abus nuisibles à l'intérêt général. Ports maritimes. — L'amélioration des ports maritimes ne concerne qu'un nombre restreintde départements et ne saurait devenir l'objet d'instructions générales. 11 est cependant une observation sur laquelle je crois devoir appeler votre attention. En dehors des grands ports qui forment le siège principal et presque exclusif de notre commerce maritime et où s'exécutent de vastes entreprises d'amélioration et d'agrandissement, il est un grand nombre de petits ports qui servent 'd'abri à une population maritime adonnée à la pêche ou au cabotage et digne de tout l'intérêt du Gouvernement. Ces hardis marins, habitués à la mer dès leur enfance, et qui forment la principale pépinière de notre flotte, ne réclament pas en général laconstruction d'ouvrages bien considérables ou bien coûteux. Le plus souvent la construction soit d'une jetée, soit d'un simple épi, soit d'un mur de quai, l'établissement de quelques pieux d'amarrage, une bouée ou un amer indiquant la direction du chenal, peuvent suffire pour protéger toute une population de pêcheurs. Je vous prie de recommander l'étude de ces améliorations à MM. les ingénieurs des services maritimes. En se plaçant dans cet ordre d'idées, il y a beaucoup de bien à faire avec une dépense modique. Service hydraulique.—Le service hydraulique, dans lequel se résument tous les travaux publics destinés à exercer une influence directe sur l'amélioration agricole, ne cherche ses moyens d'action comme l'indique sa dénomination même, que dans le bon aménagement des eaux du territoire. Le décret impérial du 8 mai 1861, en plaçant exclusivement dans les attributions du département des travaux publics tout ce qui est relatif a la surveillance des cours d'eau non navigables ni flottables, a imposé à l'administration une tâche nouvelle et dont l'importance se fait plus vivement sentir