Annales des Mines (1863, série 6, volume 2, partie administrative) [Image 212]

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LOIS , DÉCRETS ET ARRÊTÉS

SUR LES MINES.

dustrie au niveau qui leur appartient, il y avait urgence à organiser sur des bases plus larges l'enseignement industriel en France. Une commission spéciale, composée des hommes les plus compétents, a été formée par ordre de l'Empereur pour rechercher et étudier les bases de cette organisation. Dans un autre ordre d'idées, l'Administration a renvoyé au Conseil d'État un projet de loi destiné à modifier en deux points la loi sur la caisse des retraites pour la vieillesse, à porter de 1.000 à i.5oo francs le maximum des rentes à acquérir et de 3.ooo à Zi.ooo francs le maximum des versements annuels. Enfin de nombreuses réclamations ayant été adressées au Gouvernement sur la législation qui depuis l'an xi régit l'exercice de la médecine et celui de la pharmacie, le Conseil d'État a été appelé à reviser cette législation et à rechercher les modifications qu'elle pourrait utilement recevoir. A la suite de l'épidémie de fièvre jaune qui, en 1861, avait fait invasion à Saint-Nazaire, l'Administration avait dû, tout à la fois, pour éviter le retour d'un semblable événement, et pour rassurer les populations, rendre applicables au littoral de l'Océan toutes les mesures sanitaires obligatoires sur le littoral de la Méditerranée. L'expérience n'a pas tardé à démontrer qu'il y avait certaines de ces mesures dont, dans quelques cas particuliers, on pouvait se départir sans aucun inconvénient pour la santé publique. Un décret du 7 septembre i863 a en conséquence autorisé le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics à accorder au commerce, suivant les cas et sur l'avis des conseils de santé locaux, les facilités qui seraient reconnues sans dangers. Nous ajouterons que pendant l'année i863, l'instruction préalable à l'enquête sur les mesures à prendre contre le goitre et le crétinisme s'est poursuivie sans interruption, et que l'Administration s'est occupée, avec autant d'activité que le lui ont permis les ressources disponibles, des améliorations à apporter aux établissements thermaux de l'État, qui forment, on le sait, une partie importante de la richesse publique.

des chemis de fer. Nous allons exposer sommairement les résultats obtenus dans le cours de l'année i863, ainsi que la situation générale de chacun de ces services.

TRAVAUX

PUBLICS.

Les travaux publics extraordinaires forment deux sections distinctes du budget ; la première comprend le service des ponts et chaussées, c'est-à-dire les routes impériales, la navigation fluviale et maritime et les travaux d'utilité agricole ; la seconde, le service

Routes impériales. — Ces routes qui, pendant longtemps, ont seules constitué les grandes artères de la circulation intérieure, ont dû nécessairement céder aux chemins de fer. sur toutes les directions parallèles à ces nouvelles voies de communication, le transport à grande distance des personnes et des marchandises. Aussi a-t-on pu croire, au premier abord, qu'elles étaient'destinées à perdre tout leur trafic. Un examen plus attentif des faits a démontré qu'il n'en était pas ainsi. Le relevé de la circulation des routes, effectué à plusieurs reprises, a constaté, en effet, que, si la circulation sur les routes de terre s'était modifiée et déplacée, la masse de leurs transports n'avait en fait subi aucune modification sensible. Ainsi la circulation moyenne, qui était en i852 de ihh colliers par jour, s'est élevée en 1857 à 2Z16 colliers, chiffre qui, rapporté à l'année entière et à la longueur totale des routes, représente 3.200.000.000 de colliers ou environ 1.600.000.000 de tonnes utiles ayant parcouru un kilomètre. La même observation, qui s'applique, comme on le verra plus loin, aux voies navigables, démontre ce fait important, que le trafic énorme des chemins de fer représente presque exclusivement le résultat de l'accroissement de la richesse publique, dû à la création des voies rapides de communication. L'amélioration des routes de terre n'a donc rien perdu de son intérêt, et l'Administration a dû poursuivre avec persévérance ces utiles travaux. Le nombre des routes impériales classées est aujourd'hui de 25o, y compris les routes! de la Corse et des départements annexés, et leur longueur totale est de 58.262 kilomètre?. Sur cette longueur, 57.552 kilomètres sont à l'état d'entretien. Le surplus, c'est-à-dire 910 kilomètres, forment des lacunes, qui sont comprises en majeure partie dans les départements annexés, dans les pays de montagnes, dans les départements frontières. Les travaux exécutés dans le cours de la dernière campagne se sont étendus sur 3io kilomètres de lacunes, appartenant à treize départements, non compris la Corse, dont les routes impériales forment un chapitre spécial du budget. Les dépenses se sont élevées à la somme de 2.810.000 francs représentant les frais de construction de go kilomètres environ. En outre, un crédit de un million de francs a été consacré au payement d'une portion de la subvention due par l'Etat pour l'ouverture