Annales des Mines (1863, série 6, volume 2, partie administrative) [Image 207]

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! DÉCRETS ET ARRÊTÉS

sitation chez nos fabricants, le travail est généralement actif et eu ivoie de progrès. On peut espérer, d'ailleurs, que le prix élevé de a matière première s'abaissera sous l'influence d'une récolte plus abondante, une plus grande quantité de terre ayant été affectée, dans le département du Nord, à la culture du lin pendant la dernière campagne. La fabrique des soieries présente de l'animation; les commandes de l'intérieur, de l'Angleterre, aujourd'hui notre principal débouché, et des pays hors d'Europe, atténuent, dans une certaine mesure, le préjudice résultant de la crise américaine. Le travail est assuré dans le Rhône pour plusieurs mois. La métallurgie est dans une situation généralement satisfaisante. Les plaintes qu'elle formulait, dans le principe, contre les traités de commerce, s'effacent chaque jour, par suite des besoins sans cesse renaissants de la consommation, et par suite aussi d'une diminution très-marquée dans les importations de fers étrangers, conséquence heureuse des perfectionnements de la fabrication française. Ainsi, à l'exception de quelques usines, placées dans de mauvaises conditions, il règne, dans l'ensemble de ces établissements, une activité qui ne pourra que grandir par l'achèvement de nos réseaux de chemins de fer. Comme l'année dernière, l'industrie du coton fait ombre au tableau, bien que, grâce aux efforts de nos fabricants, sa situation se soit, ainsi que nous l'avons dit plus haut, améliorée dans les grands centres de production. Le coton est toujours rare et fort cher; c'est vers le mois de mai de cette année que la crise du travail a atteint soir terme extrême ; à ce moment, l'Alsace elle-même, qui avait pu résister l'année précédente, éprouvait un grand malaise, Mais, depuis cette époque, une amélioration s'est révélée; d'abord limitée dans la Seine-Inférieure aux établissements encore ouverts, elle s'est étendue ensuite à des manufactures en chômage complet et qu'on a vues se rouvrir. D'autres fabricants ont profité du temps d'arrêt dans le travail pour réformer leur outillage et se mettre en mesure de lutter avec l'Angleterre, dont les produits (filés et tissus) se vendent depuis plusieurs mois à des prix supérieurs à ceux des similaires français. ' Aujourd'hui, par suite des besoins de la consommation et de commandes de l'Algérie et de l'étranger, le travail est assez actif dans le Nord; il paraît assuré, pour un certain temps, danslaSeineInférieure, où le chômage diminue d'ailleurs chaque jour. Si le coton d'Amérique nous fait défaut, d'autres sources de roduction sont venues, sinon combler le vide, au moins atténuer,

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SUR LES MINES.

dans une certaine mesure, le mal qui résultait de la disette des cotons. L'Inde est aujourd'hui le principal foyer de production, et la plus grande partie de nos filatures se sont outillées pour employer ce coton, qui est encore très-défectueux. D'un autre côté, l'Egypte a beaucoup augmenté sa production ; on estime qu'elle fournira cette année 5oo.ooo à 600.000 balles. Dans nos possessions de la côte occidentale d'Afrique, la culture du coton est essayée et se développe. En résumé, pendant les huit premiers mois de cette année, nous avons importé 34 millions de kilogrammes de coton, alors que, pendant la période correspondante de 1862, l'importation n'avait pas dépassé 22 millions de kilogrammes; c'est une augmentation de plus de 5o p. 0/0. De son côté, le Gouvernement n'a négligé aucun des moyens qui pouvaient atténuer les souffrances des nombreux ouvriers employés dans l'industrie cotonnière. Des travaux publics largement organisés, des subventions de l'État et des communes ont, avec les secours de la charité publique, permis de passer dans des conditions aussi bonnes que possible l'hiver de 1862 à 1863. Depuis lors, la reprise industrielle et les travaux fournis par l'agriculture ont laissé peu de bras inoccupés, et ont permis de. réduire les sacrifices que réclamait la situation d'une nombreuse population sans travail. Quant à la situation commerciale de l'Empire, elle est bonne; nos importations et nos exportations, pour les huit premiers mois de 1860, accusent un progrès constant, et surtout très-marqué en ce qui concerne les exportations. Voici les chiffres : 186S, 8 PREMIERS MOIS.

1862, 8 PREMIERS MOIS.

Jr.

fr.

1.525.695.000

1.464.181.000

1.635.301.009

1.101.781.000

On voit, par la comparaison de ces chiffres, qu'en i863 nos exportations ont dépassé de no millions de francs nos importations, tandis que, pendant la période correspondante de l'année 1862, les importations avaient dépassé les exportations de 64 millions de francs. Il est vrai qu'en 1862 (huit premiers mois) nous avons demandé à l'étranger pour 118 millions de francs de céréales,