Annales des Mines (1862, série 6, volume 1, partie administrative) [Image 6]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

6

tact sérieux avec l'étranger, les chefs de nos plus grandes maisons avaient, dans l'enquête faite l'année dernière, réclamé le droit maximum de 3op. 100 ; quelques-uns même avaient déclaré que s'ils ne demandaient pas plus, c'est que le traité avec l'Angleterre avait posé une limite infranchissable. Les conventions supplémentaires avec l'Angleterre, comme le traité du 1" mai avec la Belgique, se sont tenues bien en deçà des demandes qui avaient été présentées, et les faits constatés depuis le î" octobre ont prouvé que les négociateurs français avaient eu, mieux que les intéressés, conscience, de la virilité de l'industrie française. Il faut dire d'ailleurs, à l'honneur de celle-ci, que si, dans les premiers moments, des défaillances se sont fait jour, elles ont été en petit nombre, et qu'on a bien vite compris que la vraie chance de salut était dans l'amélioration de l'outillage et dans une meilleure organisation du travail. Ons'estmis résolument à l'œuvre, et déjà l'on a recueilli les fruits de son énergie. Voici quelle a été, depuis le 1" octobre jusqu'au 3i décembre dernier, l'importation des principaux produits qui nous ont été fournis par l'Angleterre et par la Belgique : d'Angleterre.

de Belgique.

Fils de coton 575.000 kil. 216.000 kil. Tissus de coton, unis, croisés, imprimés, piqués, etc 2.828.000 fr. 294.000 fr. Tulle de colon

. . .

3g.obo » Tissus de laines purs ou mélangés i3.000.000 351 000 Feutres de toute sorte 120.000 » Coutellerie 204.000 » e l Produits ( à base de s 36o.ooo chimi es | autres, y compris les vernis et les cou( leurs 369.000

7

SUR LES MINES.

LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

» »

Ces deux derniers chiffres s'appliquent tout à la fois à l'Angleterre et à la Belgique. Si l'on rapproche ces chiffres de ceux de la production de nos diverses industries, on reste convaincu que les traités conclus avec l'Angleterre et avec la Belgique n'ont été, même pour les industries qu'on regardait, dans le premier moment, comme étant le plus en péril, qu'un stimulant salutaire. Par contre, voici quelles ont été pendant la même période nos importations en Angleterre et en Belgique (*) : (*) Les relevés officiels de l'administration des douanes ne donnent que des quantités. Pour obtenir les valeurs, on a appliqué à ces quantités le taux d'évaluation arbitré, pour 1860, par la commission des valeurs.

Tissus de soie Tissus de laine

.

En Angleterre.

En Belgique.

fr. 4I-3oo.ooo

fr. 4.905.000 2.896.000 3.107.000 187.000 1.870.000 232.000

. i3.44°.ooo >. ; ijv ':VV.~'\v ■ 7.655.000 Peaux préparées ou ouvrées. . . t . » 535.ooo Modes et fleurs , . . . . , 235.OOÙ Chapeaux de toutes matières. . . 57.000 540.000 3io.ooo 7.907.000 7.380.000 Eaux-de-vie 79.3S9.000

»

142.000 ' '»

J

250.000 2.801.000 90.000 16.480.000

95.839.000

Quant à l'industrie métallurgique, elle est en pleine prospérité; partout le travail est actif, et le haut prix des dernières ventes de bois dénote une grande confiance dans l'avenir. Nous donnerons d'ailleurs des détails plus étendus sur cette branche importante de la production nationale dans la suite de cet exposé. On peut donc dire aujourd'hui que si l'épreuve n'est pas encore absolument complète, ses premiers résultats sont au moins trèssatisfaisants, malgré des circonstances extérieures que nul ne pouvait prévoir ni dominer, et qui sont venues jeter une complication regrettable dans nos relations internationales. L'échange des produits est une source réciproque de richesses et de civilisation pour les peuples; nous devons donc poursuivre résolument les réformes commencées. Dans cette vue, de nouveaux traités sont en voie de négociation, notamment avec le Zollverein et avec le royaume d'Italie. A l'égard de ce dernier Gouvernement elles commencent. Quant au Zollverein, elles se poursuivent depuis plus d'une année, et la France aura fait pour leur succès toutes les concessions compatibles avec les principes économiques dont elle poursuit la réalisation. Deux traités qui peuvent également avoir une utile influence sur l'avenir de nos relations commerciales ont d'ailleurs été conclus, l'un avec la Chine, le 12 janvier 1861, à la suite du triomphe de nos armes, l'autre, le 29 avril de la même année, avec la Turquie. Ce dernier traité fait disparaître graduellement les droits établis à l'exportation des matières premières que nous tirons de ce pays. La sécurité de nos transactions avec l'extrême Orient est aujourd'hui assurée, et il y a là un vaste champ ouvert à notre activité commerciale.