Annales des Mines (1861, série 5, volume 10, partie administrative) [Image 5]

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

Navigation. — Le perfectionnement de la navigation naturelle et artificielle avait particulièrement fixé l'attention de l'Empereur; l'administration s'est mise en mesure de remplir les intentions de Sa Majesté. Elle a porté ses principaux efforts sur l'amélioration des rivières qui forment les grandes artères de la navigation intérieure de l'empire. Telles sont la haute Seine, entre Paris et Montereau, dont le tirant d'eau sera élevé à im,6o par la construction de douze barrages que prescrit un décret du a 8 juillet 1860 ; l'Yonne, entre Montereau et Laroche ; la Marne, entre Saint-Maurice et Dizys qui forme la tête de la voie navigable de Paris à Strasbourg, et sur laquelle douze barrages devront être établis en vertu d'un décret du 24 mars 1860 ; le Rhône, entre Lyon et Arles, qui unit la Méditerranée aux départements du centre et de l'est. Pour ces importantes rivières, des projets définitifs ont été rédigés et approuvés ; un grand nombre d'adjudications sont passées, les approvisionnements sont commencés, et tout est disposé pour assurer, dès que la saison le permettra, une rapide exécution des travaux. . L'endiguement de la Loire maritime, autorisé par le décret du 2Z1 août 1859, a été poursuivi énergiquement ; trois chantiers ont été organisés entre Couéron et l'île Cherèze, entre la haute Indre et le Couéron, et au passage du Pellerin. Un million a pu être affecté, en 1860, à cette importante entreprise. Sur la Basse-Garonne, on a terminé la canalisation de lapasse de Montferrand, et commencé les travaux des passes de Basseus et d'Ambès, autorisés par le décret du 27 janvier 1860. Plusieurs rivières, moins importantes sans doute mais trèsutiles néanmoins comme débouchés pour la production locale, la Mayenne, la Sarthe, le Lot, l'Adour, la Vire, ont été également l'objet de la sollicitude de l'administration, qui a imprimé aux travaux une plus vive impulsion. Des études ont, en outre, été préparées pour l'amélioration de quelques autres rivières d'un intérêt réel, telles que la Moselle et la Meuse. Les canaux, dont on a si longtemps exagéré les imperfections, offrent généralemènt des conditions de navigabilité bien supérieures à celles des rivières dans lesquelles ils débouchent. Les améliorations qu'ils exigent consistent surtout dans l'exécution de quelques travaux complémentaires d'alimentation, dans l'approfondissement des biefs de certaines lignes, telles que les canaux de Bretagne, dans la régularisation des chemins de

SUR LES MINES.

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halage, l'adoucissement des courbes trop brusques, l'élargissement des passages trop étroits. Ces divers travaux ont été l'objet d'études définitives, et quelques-uns ont été résolûment entrepris. Ainsi l'embranchement de Nevers sur le canal latéral à la Loire sera achevé cette année ; celui de l'Aisne à la Marne a pu être ouvert en 1860; mais les étanchements seraient encore indispensables sur plusieurs points; ces étanchements seront exécutés pendant le chômage de la campagne prochaine. Une activité plus grande a été imprimée au canal de Marans à la Rochelle; les travaux d'alimentation du canal du Centre, approuvés par décret du 16 février 1859, ont été très-avancés; ceux de l'approfondissement des canaux du Nord ont été commencés. Les dispositions sont prises d'ailleurs pour commencer la construction du canal des houillères de la Sarre, dès que les négociations ouvertes avec la Prusse auront amené entre les deux Gouvernements un accord définitif sur cette question. Tout porte à croire que ce résultat sera très-prochainement atteint. Outre les améliorations matérielles qui ont été réalisées ou soumises à des études dans le régime des canaux, le Gouvernement a poursuivi l'abaissement des tarifs applicables à quelques-uns d'entre eux. Tel a été le but des lois des ah juillet et 1" août dernier, qui ont autorisé le rachat par l'État des canaux, et ce but a été atteint par le décret du 22 août i85o, qui a réalisé en même temps sur l'ensemble des rivières navigables et des canaux une diminution de taxes qui donne une juste satisfaction aux intérêts de l'agriculture et du commerce. L'étude générale de nos grands cours d'eau, prescrite par Sa Majesté à la suite des désastreuses inondations de i856, a été faite avec persévérance et touche à son terme. Le résultat de cette étude jettera un grand jour sur une question des plus ardues, et qui jusqu'ici n'avait pas été suffisamment approfondie. Mais, sans attendre la réunion complète de cet ensemble de documents, il importait d'assurer par des ouvrages spéciaux la sécurité des villes qui avaient été si cruellement atteintes par le fléau des inondations. La loi du 28 mai i858 a pourvu à cette nécessité en affectant aux travaux de défense des villes une allocation extraordinaire de 20 millions. Les localités intéressées étaient d'ailleurs appelées à concourir à la dépense dans la proportion du tiers environ; qua-