Annales des Mines (1861, série 5, volume 10, partie administrative) [Image 4]

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

suite des concessions obtenues par nous en retour des avantages concédés, nos diverses industries trouveront dans ce pays un écoulement plus facile à leurs produits. Le Gouvernement continue ses efforts dans cette voie. Déjà des négociations sont entamées avec le Gouvernement prussien, au nom du Zollverein, et des pourparlers ont été engagés avec la Hollande. § 2. Travaux publics.

La loi du ili juillet 1860, en consacrant des ressources extraordinaires aux grands travaux d'utilité publique, a mis l'administration à même d'imprimer aux entreprises les plus importantes une nouvelle activité. Mais l'époque avancée de l'année à laquelle cette loi a été votée, et la persistance des intempéries atmosphériques n'ont pas permis d'obtenir, dès l'année dernière, des résultats marquants, malgré les efforts les plus soutenus et le zèle des ingénieurs; le crédit spécial ouvert par le Corps législatif n'a pu être utilisé que jusqu'à concurrence d'une somme de douze millions environ, répartis entre les routes, les ponts, les rivières, les canaux et les ports maritimes. Toutefois on a pu préparer, pour l'année 1861, une campagne des plus fructueuses. Le compte spécial, prescrit par l'article 7 de la loi du 1Z1 juillet, énumérera les travaux exécutés et les études faites. On ne peut en présenter ici qu'un aperçu sommaire. Routes. —Les routes de terre, le plus ancien et, aujourd'hui encore, le plus indispensable des moyens de communication, ont vu leur circulation déplacée, mais non diminuée par la création des chemins de fer. Les relevés comparatifs de la circulation des routes impériales effectués en i852 et 1857 ont constaté que le trafic, en diminuant sur les routes parallèles aux chemins de fer, avait augmenté dans une proportion au moins aussi considérable sur les, routes transversales, et qu'en définitive la masse des transports n'avait subi aucune modification sensible. L'intérêt qui, de tout temps, s'est attaché à l'amélioration des voies de terre doit toujours rester le même. Sur l'ensemble des routes impériales de l'empire, dont la longueur totale, non compris celles des départements annexés, est de 36.i5o kilomètres, un centième environ, c'est-à-dire 36o kilomètres, est encore à l'état de lacunes. Diverses parties de routes, dont la longueur ne peut être évaluée à moins de 1.200 kilomètres, sans figurer au nombre

SUR LES MINES.

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des lacunes, présentent, par suite des conditions défectueuses de leur tracé, de graves difficultés, quelquefois même des dangers pour la circulation. L'administration s'attache à faire disparaître successivement ces obstacles à la viabilité, et chaque année elle fait un nouveau pas dans cette voie. Les projets en cours d'exécution ont motivé jusqu'au 1" janvier 1861 une dépense de 2.6o5.ooo francs, et exigent encore une allocation de 2.223.000 francs. En outre, dans le cours de cette campagne, 170 kilomètres de routes nouvelles ou rectifiées ont été livrés à la circulation. Les rectifications en cours d'exécution comprennent une longueur de 332 kilomètres, qui se répartissent dans 54 départements. Les dépenses faites au 1" janvier 1861 s'élèventà la somme de Q.44I.OOO francs; celles restant à faire sont évaluées à 7.868.000 francs. Les routes impériales de Corse, qui ont toujours fait l'objet d'un chapitre distinct au budget, et les routes forestières décrétées en 1832, pour ouvrir un débouché âux immenses forêts de l'île, ont été l'objet de toute la sollicitude du Gouvernement. Dans un département privé, par la configuration de son territoire, du bienfait des chemins de fer, il est de toute justice de donner aux routes de terre le développement qu'exigent les besoinsdu commerce et de l'agriculture. Les dépenses effectuées au 1" janvier 1861, pour l'exécution de ces voies de communication, dépassent 11 millions. La reconstruction des grands ponts qui ont atteint le terme de leur durée, ou qui ne répondent plus aux besoins de la circulation, constitue l'une des améliorations les plus essentielles de la viabilité publique. Plusieurs ouvrages de ce genre ont été exécutés dans ces dernières années : tels sont, à Paris, les ponts des Invalides, d'Austerlitz, de Saint-Michel, de l'Aima, de Solferino. En 1860, on a terminé, sauf quelques travaux complémentaires, le nouveau Pont-au-Changc, le pont de Vernon, sur la Seine, celui des Mées sur la Durance, et d'Arcis-sur-Aube; on a presque achevé le grand pont tournant du port de Brest, ouvrage des plus remarquables, et l'on a commencé la reconstruction urgente du pont Louis-Philippe à Paris. Les dépenses faites pour les douze ponts dont les travaux sont en cours d'exécution sont de /!i.666.Zioo francs. Ces travaux nécessiteront encore une allocation de 2.775.800 francs.