Annales des Mines (1855, série 5, volume 4, partie administrative) [Image 197]

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ORIGINES MINÉRALES.

ponctuation un peu rationnelle, reproduction du même document à deux places différentes, par extrait ou en entier. Ce recueil n'est eu réalité qu'une indigeste compilation , parlant de tout et finalement très-incomplète, sans unité, sans suite, sans liaison, n'adoptant ni l'ordre chronologique, ni l'ordre méthodique, mêlant ensemble des règlements généraux, des actes particuliers et quelques dispositions concernant les droits commerciaux. Le petit ouvrage improprement connu sous le nom de code Mathieu est tout simplement l'édition de 1786, deux fois au moins réimprimée, sans la correction d'une seule des fautes que j'ai signalées, à laquelle l'éditeur a ajouté une instruction sur la recherche, la découverte et l'exploitation des mines, selon les procédés nouveaux cl qui ont le plus de succès, avec figures,— et la loi de 1791, accompagnée de quelques actes subséquents, pour l'édition de l'an XII, plus, pour celle de 1810, la loi du 21 avril 1810 et l'exposédes motifs du projet de cette loi. La lecture attentive des textes, de celles des pièces qui ont déjà été imprimées m'a bientôt appris à me défier des travaux de seconde main, en me montrant la nécessité de les contrôler tous, et je me suis décidé à aborder immédiatement l'étude directe des textes originaux. En m'imposant l'obligation de recourir à ces sources vives, j'ai fait de la préparation des matériaux de cette publication une tâche lente, laborieuse et peut-être ingrate; mais, si j'ai passé bien du temps à des collations minutieuses, j'ai du moins la satisfaction de pouvoir dire, — sans pour cela méconnaître la simplicité relative d'un semblable travail, fait par un homme du métier, comparé aux utiles collections de documents anciens sur toutes sortes de sujets, — que mes textes sont bien supérieurs, sous le rapport de la correction et de la pureté, à ceux des recueils généraux. J'ajouterai d'ailleurs que je ne me serais jamais tiré complètement de la lecture des vieux textes sans le secours nécessaire reproduit du reste, dans les Anciens minéralogistes, où l'on voit que cette série d'initiales veut dire la baronne de Bi-ausoleil (a). Les quatre éditions de 1575, 1619, HI31 et 1705 sont mentionnées dans la Bibliothèque historique de la France du père Le Long. (a) «En 1640, disait Regnauld (d'Épercy), dans le rapport qu'il lut, le mars 1791, à l'assemblée nationale, le cardinal de Richelieu fui séduit » et trompé par un aventurier allemand , nommé le marquis de Beausoleil, >. qui promit beaucoup, obtint ce qu'il voulut, et disparut. » On sait que les œuvres minéralogiques du baron et de la baronne de Beausoleil formen' une moitié du second volume de Gobet. »26

AVERTISSEMENT.

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qu'a bien voulu me prêter, dans tous les endroits difficiles, M. Duclos, archiviste à la section judiciaire des archives de l'empire, — avec l'autorisation du directeur général, que je dois remercier ici de l'hospitalité libérale qui m'a été donnée dans le bel établissement à la tête duquel il est placé. Je n'ai pas cru cependant devoir signaler les différences de textes que j'ai eu occasion de relever, parce qu'elles étaient trop nombreuses ; la plupart, constituant simplement des erreurs matérielles, n'auraient donné lieu qu'à un fastidieux travail de critique , qui eût inutilement fatigué le lecteur ; je me suis donc borné à noter les quelques variantes essentielles que j'ai pu introduire. Dans mon opinion, il ne s'agissait pas de multiplier abusivement les textes et d'entasser le plus grand nombre possible d'actes anciens, quels qu'ils fussent ; il convenait au contraire de choisir les documents de telle sorte que, coordonnés avec méthode et cimentés par quelques notes brèves et précises, ils présentassent la série complète des origines minérales. Résistant donc à cette faiblesse naturelle qu'inspire toujours la découverte de documents inédits, je me suis mis en garde contre les inutiles exhumations de textes justement inconnus , en m'imposant pour ligne rigoureuse de conduite d'omettre — et les pièces qui n'offraient pas un intérêt général au point de vue historique de la législation minérale, et celles d'intérêt général qui, ne faisant que reproduire des dispositions empruntées à des documents antérieurs, pouvaientsans inconvénient rester dans l'ombre. J'ai eu soin seulement, pour les pièces de cette nature, d'en indiquer dans des notes la date et le sujet, et d'en extraire tout passage propre à compléter les actes principaux. Quant aux autres, elles me composent un ample butin de curiosités administratives, dont je me propose de faire ici même l'objet d'un travail spécial. Une nomenclature analytique suffirait sans doute, le plus souvent, pour faire convenablement connaître ces documents et les dispositions particulières dont il peut être utile, dans un intérêt quelconque, de conserver le souvenir. Préoccupé avant tout de mettre en lumière le fond même des actes qui constituent l'historique de l'ancienne législation des mines, j'ai dû, tout en m'efforçant de ne rien refuser à l'utilité directe, ne rien sacrifier à la simple curiosité. C'est ainsi, pour dire un seul mot du système de reproduction matérielle adopté par moi, que je me suis borné, toutes les fois