Annales des Mines (1853, série 5, volume 2, partie administrative) [Image 44]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

mines, de l'École polytechnique et de la manufacture de Sèvres, qu'Ebelmen conçut et exécuta depuis les grands travaux qui l'ont illustré. Continuant ses expériences métallurgiques, Ebelmen fit alors de ses Recherches sur la composition et l'emploi des gaz des hauts-fourneaux, l'objet d'un

deuxième mémoire (18/n,

(Annales des mines). Ce mémoire comprend les résultats de deux séries d'expériences faites sur les hauts-fourneaux de Clairval et d'Audincourt (Doubs). Les gaz qui circulent dans le haut-fourneau de la tuyère au gueulard, pris en divers points de la hauteur de l'appareil, furent analysés. Ebelmen put ainsi déterminer, à l'aide de plus de quarante analyses, les changements successifs de la composition de la colonne gazeuse, et en déduire une théorie complète des phénomènes qui se passent dans le haut-fourneau, ainsi que l'évaluation de la valeur calorifique des gaz en plusieurs régions de la hauteur. La première idée de l'établissement de constructions propres à être chauffées par la flamme perdue des hauts-fourneaux est due à un maître de forges français, M. Aubertot. Cette découverte, signalée par M. Berthier, était restée longtemps à peu près sans application; Ebelmen a jeté la plus vive lumière sur la composition et la puissance calorifique des gaz extraits des hauts-fourneaux ; il les a étudiés avec sa sagacité ordinaire à l'aide d'appareils simples et ingénieux, et il est arrivé ainsi à la théorie la plus complète du haut-fourneau et à celle de l'emploi de ces gaz comme combustible. Il a tiré ces conclusions pratiques qui intéressent à un si haut degré la métallurgie , savoir : qu'il serait avantageux, dans beaucoup de cas, de brûler des combustibles à l'état gazeux plutôt qu'à l'état solide,

SUR M. EBELMEN.

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longueur de son rapport par l'importance du sujet, les difficultés qu'il présentait, l'habileté avec laquelle elles avaient été surmontées et la précision des résultats obtenus. « Grâce à ces » recherches, disait-il, nous avons maintenant une idée juste » de ce qu'est un haut-fourneau , nous savons que la tempéra» ture éievée de la moitié inférieure de Vouvroge n'est déve» loppée qu'à la condition d'un grand abaissement de tempé» rature, résultant de la transformation de l'acide carboniquej » premier produit de la combustion, en oxyde de carbone, et » nous savons de plus que, par une sorte de compensation, cet » » » »

oxyde est capable de réduire, dans la cuve, les Zi/5 du minerai ; enfin nous savons qu'il y a moins que le tiers de la chaleur développée qui soit employée utilement, et dès lors nous sommes en mesure d'apprécier toutes les conséquences

» » » »

utiles de l'heureuse idée qu'a eue M. Aubertot de tirer parti de la flamme perdue de ses hauts-fourneaux. Des travaux comme ceux de M. Ebelmen, continue le rapporteur, ne peuvent être trop encouragés, non-seulement par l'admi-

» histration qui y préside, mais encore par l'Académie; car » l'application des éléments théoriques anx grandes opérations » des arts offre un excellent moyen de contrôler ces éléments, » en même temps qu'elle peut conduire à des découvertes pu» rement scientifiques, par l'occasion qu'elle fournit souvent » d'apercevoir des phénomènes qui ne peuvent être prévus » dans le cabinet ni se manifester à l'observation dans un laboratoire. » L'Académie donna une éclatante approbation aux travaux d'Ebelmen et l'engagea à continuer ses recherches. La réputation d'Ebelmen comme savant métallurgiste avait

et qu'il serait possible de développer la chaleur nécessaire au

pris naissance lors de la publication de son premier mémoire sur les gaz et sur le parti qu'on peut en tirer comme combus-

travail du fer en employant des anthracites, des houilles sèches et terreuses de mauvaise qualité, du fraisil des halles, du poussier de charbon, des tourbes, etc., qui ne peuvent

tible ; elle reçut un vif éclat de ce second travail et des recherches qui le suivirent sur le même sujet. Excité en effet par les

l'être, du moins avantageusement, dans les procédés ordinaires de combustion. Ce grand travail a été l'objet d'un rap-

ment, en i8/i3 et i84Zi, des Recherches sur la composition des

port à l'Académie des sciences, où il a reçu le plus bienveillant accueil. Le savant rapporteur, M. Chevreul, justifiait la

encouragements de l'Académie, Ebelmen publia successivegaz des foyers d'affinerie, —Sur la production et l'emploi des gaz combustibles dans les arts métallurgiques, — Sur la carbonisation du bois, — Sur la composition des gaz des foyers