Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 162]

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LES

EXPÉRIENCES

DE

COMMENTRY SUR LES INFLAMMATIONS

RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS.

Les expériences décrites dans la Quatrième série d'essais sur les inflammations de poussières, et la théorie des explosions exposée dans la même publication ont mis en évidence divers éléments de complexité du problème des poussières et ont montré combien une explosion réalisée dans une galerie rectiligne, à parois lisses, longue seulement de 300 mètres et débouchant à l'air libre, pouvait différer par son allure et ses effets d'une explosion se développant dans un réseau de galeries souterraines, boisées, coudées, ramifiées et de grande longueur. D'après une discussion rationnelle des résultats expérimentaux, éclairée de considérations théoriques, on ne peut considérer une galerie telle que celle de Liévin que comme un excellent instrument d'étude; maison n'est pas endroitde conclure à l'identité des effets ainsi obtenusavec ceux qui peuvent seproduire dans laréalité des mines; on ne peut extrapoler ces résultats. Ainsiest apparuela nécessité d'entreprendre des essais complémentaires et des expériences de vérification dans une véritable exploitation minière. Les expériences de Commentry ont réalisé une première étape dans cette voie nouvelle. La galerie abandonnée mise à la disposition delà Station d'Essais de Liévin par la Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville était loin, à la vérité, de représenter toute la complexité d'un réseau de galeries et chantiers constituant un quartier de mine en exploitation avec les artères de liaison aux autres quartiers et aux puits ; aussi bien convient-il, pour une étude systématique d'un problème aussi difficile, de procéder par étapes et de passer graduellement du connu à l'inconnu, sans introduire trop de nouvelles variables à la fois. Le nouveau champ d'expériences n'en a pas moins apporté quelques

DE POUSSIÈRES

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données nouvelles fort importantes. Ce qui le distingue le plus de l'outillage de Liévin, c'est d'abord la longueur delà galerie, trois à quatre fois plus grande, sa section à peu près double, la nature de son sol argileux ou rocheux et de ses parois boisées en cadres de mine, puis la présence de quelques ramifications, le voisinage de quelques vides dans de vieux travaux ; enfin, et surtout, les sinuosités de la galerie qui, notamment en L, M, N, présente trois coudes brusques successifs à 90°. Enfin, la valeur démonstrative des expériences est considérablement accrue par leur transposition d'un milieu nécessairement un peu artificiel au milieu véritable de la mine. Ces conditions expérimentales nouvelles se prêtaient, beaucoup moins bien que celles de Liévin, à l'étude scientifique du phénomène ; on s'est cependant efforcé de recueillir des mesures et enregistrements permettant d'analyser le développement des explosions, d'en tirer des déductions, de faire des comparaisons avec les essais analogues de Liévin. Un outillage spécial, souvent réalisé par des moyens de fortune, a été combiné dans ce but ; il n'a pas toujours donné tout ce qu'on en pouvait espérer, notamment en raison des effets destructeurs des explosions ; on pourra faire mieux dans l'avenir. On a cependant pu enregistrer un grand nombre de mesures définissant l'allure générale de chacune des explosions et fournissant de bons termes de comparaison. Le problème des poussières peut être envisagé à plusieurs points de vue, correspondant à diverses phases de l'explosion; on est amené à étudier séparément l'inflammation initiale, puis l'aptitude des poussières à propager cette inflammation, enfin les lois de développement et d'arrêt de cette propagation. Les expériences de Commentry ont porté sur ces trois points. Un premier groupe d'essais a permis d'étudier l'influence des dispositions de galeries sur la facilité de pro-