Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 158]

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LES

EXPÉRIENCES DE

COMMENTRY

centre de l'explosion, qui jouent un rôle particulièrement décisif pour donnera l'explosion son caractère de plus ou moins grande violence. On n'a déposé les poussières qu'au dernier moment, quand toute la circulation dans la galerie avait cessé. Ce sont là les raisons pour lesquelles, en dehors des causes accidentelles toujours possibles, l'explosion s'est développée cette fois avec beaucoup plus de violence que la fois précédente. Il est tout d'abord apparu aux observateurs que l'explosion avait été très violente, mais que la flamme avait été coupée des deux côtés. Du côté A, en un temps très court, on constata d'abord une forte chasse de poussières sombres avec projection de bois, se terminant par un peu de fumée ou de vapeur blanche et interceptée par l'effondrement de l'orifice sur 8 mètres environ de longueur. Cette première poussée avait été accompagnée d'un bruit d'explosion assez fort faisant trembler les vitres à 500 mètres de distance, commotion très atténuée d'ailleurs quand on la compare aux ébranlements considérables que provoquent, à Liévin, les explosions que l'on n'a pas arrêtées en deçà de l'orifice. A la suite de l'effondrement des terrains superficiels, un trou de communication subsistait par-dessus L éboulement, par où sortait un peu de fumée grise. Un observateur placé à la surface, du côté du puits Saint-Paul, a ressenti une commotion du sol; puis de la fumée noire est sortie par le puits. On avait cependant établi des barrages de remblais entre les travaux du puits et la galerie d'explosion; ils avaient dû sauter. Du côté 0, on observa une poussée plus vive que les autres fois, mais sans grande violence. Des dégâts considérables, produits dans la galerie au moment de l'explosion, ont apporté des troubles sérieux dans les mesures et enregistrements. On a cependant pu recueillir des indications suffisantes pour caractériser l'allure de l'explosion. Du côté A, la flamme est arrivée à la

SDR LES INFLAMMATIONS

DE POUSSIÈRES

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cote 375, 01 centièmes de secondes après l'instant initial, comme pour l'essai précédent. L'allure fut ensuite extrêmement rapide, puisque la cote 325 fut atteinte 9 centièmes de seconde plus tard . Un commutateur de rétablissement de courant placé à 140, quelques mètres avant le premier réservoir rencontré parlaflamme, marque un bref rétablissement de courant à l'instant 117. On peut interpréter ce rétablissement de courant comme le signal de fonctionnement du détonateur, c'est-à-dire de l'arrivée de la flamme en ce point, immédiatement suivi d'effets destructeurs qui auraient coupé la ligne. Du côté 0, il y eut un dérangement dans la courbe du diapason en sorte que la lecture des temps n'est qu'approximative. La flamme serait arrivée aux cotes 540, 6i0 et 800 aux instants 94, 108 et 126. 11 y aurait eu ainsi développement à peu près symétrique de l'explosion, les 300 mètres de part et d'autre du canon ayant été parcourus en 1,25 seconde environ. Ces temps sont comparables à ceux que donnent les plus fortes explosions réalisées dans la galerie de Liévin. Du côté A, la flamme parait avoir été coupée à peu près exactement au passage sous les bacs. Il n'est pas douteux qu'elle soit parvenue jusqu'aux bacs. Or, entre ceux-ci et l'orifice, tous les fragments de coton-poudre placés de 20 en 20 mètres jusqu'à la cote 120 sont intacts. Il est vrai qu'ils sont humides, ce qui n'a rien de surprenant puisqu'ils se trouvaient sur le trajet de l'eau projetée des réservoirs; mais ramenés au jour et examinés avec soin, ils ne présentent aucune trace de roussi, les petits filaments extérieurs n'ont pas disparu, ce qui paraît bien indiquer, qu'ils n'ont pas été touchés par la flamme. Donc l'extinction de celle-ci paraît avoir été très rapide sous la chute de l'eau des réservoirs ; en tout cas ceux-ci ont rempli leur but et arrêté la propagation. Du côté 0, un fragment de coton-poudre placé àla cote 900, au premier des trois coudes à angle droit L, M, N,