Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 149]

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LES EXPÉRIENCES DE COMMENTRY

acquis, il convenait, de ce côté, de rechercher si l'arrêtbarrage remplirait encore son rôle en présence d'une explosion plus vive. De l'autre côté, on n'avait pas à la vérité fait l'épreuve de la zone de schistification en présence de l'explosion minimum; mais de telles zones ont d'autant moins de chance de couper la flamme que l'explosion est plus vive. Si donc on réussissait à obtenir l'extinction avec une explosion violente, cela dispenserait de rechercher l'effet d'une explosion moins violente. Ayant donc, pour l'essai 15, maintenu les mêmes conditions d'inflammation initiale, on s'est proposé de répandre, sur toute la longueur de la galerie, la zone initiale et la zone de schistification exceptées, un gisement plus favorable à la propagation que pour les essais précédents ; on pouvait agir sur une des trois variables : finesse, teneur en cendres et quantité. On a préféré augmenter les quantités déposées afin de diminuer d'autant l'influence relative des causes d'erreur dues à l'effritement du sol de la galerie. Aussi bien, avec une dose de 900 grammes au mètre cube, pratiquée antérieurement, la galerie paraissait peu poussiéreuse, et ce fut une réelle surprise pour les ingénieurs venus assistera l'essai 13 que de constater qu'avec aussi peu de poussières on pouvait obtenir une explosion généralisée. La quantité du mélange à 40 p. 100 de cendres fut donc augmentée de 50 p. 100 et portée de 900 à 1.350 grammes au mètre cube. D'autre part, on avait constaté que, le long de la zone de schistification, le sol argileux et. légèrement humide agglomérait avec facilité les particules poussiéreuses que l'on y déposait; le but n'était point de rechercher l'influence d'une zone dépoussiérée, mais bien celle d'une zone schistifiée, et quand on cherche dans la mine à obtenir par la schistification une teneur en cendres de 75 p. 100, comme dans notre essai, on est conduit à avoir d'assez grosses doses de poussières au mètre cube. En conséquence, entre les

SUR LES INFLAMMATIONS DE POUSSIÈRHS

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cotes 720 et 920, le mélange à 75 p. 100 de cendres fut placé à dose double de celle des essais précédents, soit 1.800 grammes par mètre cube de galerie. Les poussières furent répandues peu de temps avant le tir, et la galerie pouvait être considérée comme sèche d'un bout à l'antre. L'explosion fut nettement plus violente que toutes les précédentes, elle se traduisit aux orifices par une poussée plus énergique d'un plus gros nuage de poussières, mais sans grosses projections et sans bruit d'explosion. Ce fut un gros souffle, plus fort qu'à l'essai 13. On constata d'ailleurs, comme pour les autres essais, des différences d'intensité entre les chasses d'air poussiéreux apparaissant aux deux orifices, ces effets étant très atténués à l'orifice O. La flamme avait été coupée des deux côtés et n'était pas apparue. Du côté A, elle est arrivée jusqu'au seuil de l'arrêtbarrage de 180. Sa marche est sensiblement plus rapide que pour l'essai 13; les cotes 375 et 325 sont atteintes aux instants 91 et 132 au lieu de 104 et 141 ; un détonateur placé à 190 saute, mais le commutateur qui doit fermer le courant accuse au chronographe un contact imparfait, en sorte que l'instant enregistré, 173 centièmes de seconde après l'instant initial, est peut-être quelque peu postérieur à l'instant de passage de la flamme ; les détonateurs situés au delà, à 140 et 90, restent intacts. Les fragments de coton-poudre placés sur le trajet de la flamme jusqu'à l'arrêt-barrage sont tous brûlés ; celui de 180, au milieu de l'arrêt-barrage, est presque complètement brûlé, celui de 160 et les suivants de 20 en 20 mètres sont intacts. La flamme a. donc bien été éteinte par le fonctionnement do l'arrêt-barrage de 180. Du côté O, le chronographe enregistre le passage delà flamme, aux cotes 540 et 640, 80 centièmes et 130 centièmes de seconde environ après l'instant initial. Ces mesures de