Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 148]

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LES

EXPÉRIENCES

DE

COMMENTRY

SUR LES

INFLAMMATIONS

DE POUSSIÈRES

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teneur en cendres du mélange poussiéreux s'accrut ; aux cotes 260, 325, 500, la teneur passa de 44, 44, 40 à 49, 51, 46 p. 100 de cendres. On exécuta le tir quand même dans ces .conditions un peu défectueuses afin de vérifier si, dans les conditions normales prévues, on était plus ou moins loin de la limite d'aptitude à la propagation. Il se trouva que ces faibles différences suffirent à provoquer l'amortissement progressif de l'explosion, et qu'ainsi les conditions normales prévues, celles que l'on avait réalisées pour l'essai 13, étaient très voisines de la limite d'aptitude à la propagation. L'explosion initiale fut, il est vrai, un peu plus faible, et la flamme mit 34 centièmes de seconde à parcourir les 16 premiers mètres de chaque côté; pourtant, jusqu'à la cote 375 du côté A, l'allure moyenne fut la même que pour l'essai 13, car ce point fut atteint, comme pour cet essai, vers l'instant 105 ; mais à ce moment l'allure progressive ne prit pas naissance comme précédemment; le point 325 fut atteint à l'instant 161 au lieu de 141; au delà, dans la descenderie, la combustion cessa progressivement et irrégulièrement, laissant des détonateurs placés à mi-hauteur de la galerie, intacts, aussi bien à 260 qu'à 190, tandis que des fragments de coton-poudre secs, placés en couronne, étaient allumés par la flamme ou ses fumées non encore refroidies à 260, 240 et 220. Du côté O, la flamme atteignit la cote 620, où du garnissage brûlait après l'essai, mais un fragment de coton, à 640, était intact et les détonateurs de 640, 700, etc., n'avaient pas sauté. L'explosion s'est donc amortie spontanément jusqu'à extinction, après 200 mètres environ de parcours de part et d'autre du canon. Les pressions sont faibles, avec, cependant une légère tendance à s'accroître avec le développement de l'explosion, surtout du côté A, où l'on ne fut pas loin, sans

doute, de la propagation franche; 0 ,320 vers le canon, k ks 0 ",370 vers 700 ; 0'*',370 et 0 ,550 à 190 et 140. Les vitesses sont en rapport avec des maxima de 110 et 80 mètres vers 190 et 700 ; le chiffre de 110 mètres paraît fort, à moins que l'indication de pression par le tube au chromate de 190 ne soit inférieure à la réalité, comme tendrait à le faire penser l'indication de pression plus forte constatée à 140. L'appareil à volets, resté en place à 190, a marqué les étapes de croissance de la vitesse qui a atteint 20, 40, 95 mètres aux instants 132, 160 et 174. Les effets dynamiques sont relativement faibles, et il n'y a qu'un petit nombre de cadres renversés vers 600 , 620 et 800. L'arrêt-barrage de 180 a perdu toutes ses cendres, mais 6 plates-formes sur 15 ont encore toutou partie de leurs planches en place. L'arrêt-barrage de 80 a toutes ses plates-formes en place ; il nereste plus de cendres sur les deux premières qu'a rencontrées la chasse d'air; il en reste 1 /5 sur les deux suivantes, puis 1 /2 ou 2/3 sur les autres, même 4/5 sur les deux dernières. Essai 15. — Quoique l'essai 14 n'ait pas été, comme on le désirait, la répétition en galerie sèche de l'essai 13, on n'a pas jugé opportun de préparer une troisième fois une expérience sur les mêmes bases. On a considéré que parleur ensemble les essais 13 et 14 démontraient l'efficacité de l'arrêt-barrage de 180 pour les plus faibles explosions que l'on pût réaliser dans ces conditions expérimentales ; et en effet cet arrêt-barrage avait coupé la (lamine de l'essai 13, et, pour des conditions de gisements à peine moins favorables, l'explosion s'était amortie d'elle-même dans l'essai 14 avant d'y parvenir, ce qui n'avait pas empêché toutes les cendres d'être culbutées, créant ainsi au delà de 190 un gisement de poussières beaucoup moins favorable à la propagation. Ce point