Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 7]

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NOTE SUR UNE MISSION EN "WESTPHALIE

sion de grisou. D'une manière générale, les mines profondes de la région de Hamm, qui sont favorisées par la richesse et la régularité de leur gisement, ont à lutter contre de sérieuses difficultés par suite des dangers du grisou et des poussières et, à cet égard, elles présentent un intérêt particulier : elles ont d'ailleurs motivé de la part de l'Administration des Mines une réglementation spéciale dont il nous paraît intéressant de faire connaître les dispositions essentielles. Qu'il nous soit permis d'adresser nos remercîments à MM. les Ingénieurs du Contrôle et des Compagnies minières qui ont bien voulu faciliter notre mission et particulièrement à M. Stoevesandt, ingénieur en chef du district de Hamm, à M. Dobbelstein, ingénieur en chef du district de Bochum, et à M. André, directeur de la Mine de Radbod. M. Hollender, Berginspektor à Hamm, nous a donné d'intéressants renseignements sur les travaux effectués à la mine de Radbod, et nous nous sommes reportés utilement au rapport qu'il a publié sur Ici Ccitct strophe (*). NOYAGE ET REPRISE DE LA MINE DE RADBOD.

Avant d'étudier les opérations de reprise des travaux, il est nécessaire de rappeler brièvement les circonstances de la catastrophe survenue le 12 novembre 1908. Lors de l'accident, la mine de Radbod comprenait deux puits jumeaux, de6 m ,50 de diamètre utile, profonds de 870 mètres : lé puits n° 1 , d'entrée d'air, possédait deux compartiments d'extraction desservant l'étage II à 772 mètres et l'étage III à 850 mètres de profondeur; le puits n° 2, de retour d'air, ne possédait encore qu'un compartiment d'extraction desservant l'étage III. (*) Une analyse de ce rapport a été donnée par M. Aubrun dans les notes techniques du Comité des Houillères.

NOTE SUR UNE MISSION EN WESTPHALIE

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Grâce aux conditions favorables du gisement, la mine s'était rapidement développée, et la production atteignait, en novembre 1908, 1.400 tonnes par jour, avec un personnel de 1.320 ouvriers au fond, réparti en deux postes d'abatage et un poste d'entretien. Neuf veines avaient déjà été reconnues; mais on n'en exploitait encore que deux : la veine n° 3, de l m ,40 de puissance, et la veine n° 6, de l m ,80 de puissance. Les travaux sont très grisouteux. Avec un volume d'air , de 148 mètres cubes par seconde, la teneur en grisou du retour d'air général atteignait 0,38 p. 100, ce qui correspondait à un dégagement de grisou de 43 mètres cubes par tonne de charbon abattue. Les charbons tiennent environ 34 p. 100 de matières volatiles. L'explosion s'est produite le 12 novembre 1908, à4h. 1 /2 du matin : un nuage de fumée noire envahit la recette du puits n° 1, et les clapets du puits n° 2 furent soulevés. Pendant toute la journée, on essaya d'explorer la mine, mais on ne parvint à retrouver que 17 vivants, 30 blessés et 36 morts; de tous côtés les sauveteurs se trouvèrent arrêtés par des éboulements et des feux violents dont on ne put se rendre maître. On avait constaté en outre que le retour d'air était rempli de fumées épaisses. Dans l'après-midi du 12 novembre, les travaux de sauvetage furent abandonnés et on décida de noyer la mine. Il restait encore 302 cadavres au fond. A l'étage III on ferma les portes en fer qui avaient été établies en prévision des incendies. Le ventilateur fut arrêté et sa galerie fermée par un registre destiné à la protéger en cas d'explosion. Le « Betriebsfiihrer » Berg avait à peine quitté la mine lorsqu'il se produisit, à 7 h. 1/4 du soir, une explosion accusée par le manomètre enregistreur des dépressions sur le puits de retour d'air. Une heure après survenait une nouvelle explosion plus violente.