Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 101]

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EXPÉRIENCES SUR L'OXYDATION DE LA HOUILLE

Lo liquide recueilli a présenté, pour les 30 premiers centimètres cubes, une acidité de 22 p. 1000 ; pour les 15 suivants, une acidité de 15, et pour les cinq derniers une acidité de 12 p. 1000. On a ensuite porté la température de l'étuve à 250°. L'action de la déshydrogénation a paru s'épuiser an bout de 20 heures, en ne laissant que 10 centimètres cubes à 12 p. 1000 d'acidité. Enfin, la houille a été chauffée à 300° pendant dix heures et n'a donné alors que quelques centimètres cubes de liquide, toujours acide, odorant et retenant des carbures, indices d'un commencement de distillation. J'ai également obtenu une certaine quantité de liquide en traitant dans le même appareil 600 grammes de la veine Clémentine et 600 grammes de houille de la veine Lambrecht. Pour ces houilles, on a procédé plus rapidement. Les prises d'essai ont été soumises uniformément, pendant 40 heures (Clémentine) ou 20 heures (Lambrecht) à chacune des températures 100°, 150°, ... et 300°, sous l'action du courant d'air. J'ai étudié, avec la collaboration de M. E. Charron, le liquide fourni par le charbon de la veine Marck, jusqu'à 200° (*). ' Il était transparent, limpide, sans trace appréciable de produits insolubles. Son odeur était celle que l'on perçoit près des grands amas de charbon, odeur qui semblait due aux composés dont je parle plus loin et à des traces de carbures volatils. Il était acide et paraissait renfermer des traces d'acide formique. L'acide acétique y a été identifié à l'aide des méthodes classiques ; on a pu l'isoler sous forme d'acétate et ensuite le régénérer en nature. Nous n'avons pas essayé de constater la présence des homologues supérieurs. 11 eût fallu (*) Comptes rendus, 13 juin 1910.

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EXPERIENCES SUR L OXYDATION DE LA HOUILLE

pour cela avoir une quantité d'eau beaucoup plus importante que celle que nous avait fournie la distillation dont je viens de parler. Dans la même solution aqueuse, nous avons reconnu l'acétone, notamment par la formation de l'iodoforme, en nous entourant des précautions recommandées par les auteurs qui ont étudié cette réaction. Comme la formation de l'iodoforme pouvait donner lieu à interprétation inexacte, nous avons précisé la présence de l'acétone en provoquant la réaction remarquable, indiquée par M. Déluges (*). Les quantités d'acétone étaient certainement inférieures à celles d'acide acétique. L'action, même prolongée, de bisulfite de rosaniline ne nous a pas décelé la présence d'aldéhydes. Enfin, nous avons découvert l'alcool méthylique, notamment en nous servant de la méthode que M. Denigès a recommandée (**). Dans les liquides provenant de la même opération, mais recueillis à partir de 250°, nous avons reconnu de l'acide acétique, mais nous n'avons trouvé aucune trace d'alcool et d'acétone. L'examen des liquides provenant des houilles plus maigres que la houille de la veine Marck, comme le charbon de la veine Clémentine et le charbon de la veine Lambrecht, ne nous a révélé que de l'acide acétique. (*) Bulletin de la Société chimique, 3" série, t. XXI, p. 241. La méthode «st basée sur la propriété qu'ont les acétones delà série grasse de former, avec le sulfate mercurique, des composés peu solubles. La réaction est très sensible. (**) Comptes vendus, t. CL, 1" semestre 1910, p. 832. La méthode est basée : 1° sur la propriété qu'a le permanganate de potassium de ne donner que de l'aldéhyde éthylique avec de l'alcool éthylique, et que de l aldéhyde méthylique avec de l'alcool méthylique; 2° parla possibilité de déceler, à l'aide de la fuchsine bisulfitée, des traces d'aldéhyde méthylique même en présence de l'aldéhyde éthylique, à la condition «opérer dans un milieu fortement acide. Tome IV, 1913.

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