Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 89]

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EXPÉRIENCES SUR L'OXYDATION DE LA HOUILLE

EXPÉRIENCES SUR L'OXYDATION DE LA HOUILLE

début, à l'oxygène humide. J'ai trouvé dans cette dernière houille de l'acide ulmique en quantité notable, alors que la prise d'essai soumise à l'action de l'oxygène sec n'en présentait presque pas. J'ai exécuté des essais analogues avec des échantillons d'Anzin et de Courrières, pris à l'état naturel. J'ai constaté que les prises d'essai soumises pendant deux mois à pression de 30 atmosphères, d'oxygène humide, au sein de la bombe, avaient gagné de l'acide ulmique, alors que les prises d'essai soumises à l'oxygène sec n'en présentaient pas, en quantité appréciable, à la fin de l'expérience. Il résulterait de ces constatations que l'humidité intervient dans la formation de l'acide ulmique de la houille, tout se passant comme si l'apparition de l'acide ulmique était consécutive à la fixation d'une certaine quantité d'eau sur l'un des éléments oxydables du charbon. Cela expliquerait pourquoi, dans le tableau suivant, publié en 1892, la composition de la poussière de Blanzy, chargée d'acide ulmique, n'est pas plus pauvre en hydrogène que l'ensemble des houilles des puits Sainte-Marie et SainteEugénie, qui lui avaient donné naissance. Je dois dire cependant que j'ai trouvé, en général, moins d'hydrogène dans les poussières que dans les houilles d'où elles pouvaient provenir. TABLEAU

III.

HOUILLE DE COMMENTRvI

HOUILLE DE BLANZY

DÉSIGNATION

poussière puits Sle-Eugenie des Galeries

houille brute

houille chauffée

puits Ste-Marie

et azote

85,664 5,604 8,732

72,652 3.437 23,911

84.265 5,273 10,462

83,174 5,684 11,142

Pouvoir calorifique, calories

8408

6384

8350'

8270

Oxygène

79.459 5.512 15,029

'

7852

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L'hypothèse précédente n'est point en contradiction avec ce fait que les houilles, surtout oxydées à chaud et chargées d'acide ulmique, présentent une teneur en hydrogène inférieure à celle du charbon brut. En réalité, la fixation de quelques molécules d'eau, pour former l'acide ulmique,. a moins d'influence sur la teneur en hydrogêne que le phénomène bien plus important de la déshydratation ou de la déshydrogénation de la matière de la houille, sous l'influence de l'oxygène et de la chaleur. Dosage de l'eau hygroscopique de la houille. — Le dosage de l 'eau hygroscopique de la houille offre une réelle incertitude (*). Il est clair que si l'on applique le procédé ordinaire, c'est-à-dire l'emploi de la dessiccation à une température voisine de 100°, on peut se demander si le phénomène de l'oxydation n'apporte pas une cause d'erreur par surcharge. Au contraire, la décomposition et la déshydratation de la houille, par la chaleur, peuvent être une cause d'erreur par défaut. J ai étudié cette question en comparant, pour quelques ' houilles, le chiffre trouvé par dessiccation de 5 grammes, dans le vide de la pompe à mercure, aux chiffres donnés dans l'expérience suivante : Dans un tube chauffé entre 100 à 105°, au sein d'une étuve, et parcouru par un courant d'azote pur, j'introduisais une prise d'essai de 10 grammes, placée, elle-même, dans une nacelle de verre. Le tube était en relation avec ^les appareils usités en analyse organique, pour le dosage de l 'eau. En prenant les précautions habituelles et en procédant par pesées successives, j'obtenais le poids de l'eau dégagée. (*) Voir M. Pellet et Arnaud. Dosage de l'humidité et dosage des matières volatiles dans le charbon (Bull. Association des Chimistes de sucrerie, mai 1906).