Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 88]

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EXPÉRIENCES

SUR L'OXYDATION DE LA HOUILLE

Le tableau précédent constaté la diminution du pouvoir calorifique, l'oxydation et, en général, la déshydrogénation des combustibles étudiés. On peut aussi remarquer l'accroissement des matières volatiles et des teneurs en cendres. Certaines houilles, comme célle de Saint-Étienne, n'ont, en réalité, subi qu'une assez faible altération . Les houilles riches en matières volatiles, comme celles de Commentry et de Blanzy, ont été, au contraire, très sensiblement atteintes par le phénomène d'oxydation. Notons-en les circonstances : Échantillon d'une centaine de grammes,, à l'état de sable grossier dans des flacons de laboratoire, atmosphère limitée et sèche, température à peu près constante de 15°, durée de 20 années. Aucun échantillon, à part, peut-être, celui de Commentry, ne retenait d'acide ulmique en quantité appréciable. L'oxydation de la houille et la perte de ses propriétés cokifiantes commencent, en effet, avant l'apparition des matières ulmiques, qui représentent un terme plus élevé du phénomène d'oxydation. La durée, dans les conditions ci-dessus, paraissant sans effet sur la formation de la matière ulmique, dans la houille, j'ai pensé qu'il pouvait être intéressant de rechercher l'effet de la pression et de l'humidité. Effet de la pression et de l'humidité. — J'ai soumis à l'action de l'oxygène, sous haute pression, une prise d'essai provenant d'un échantillon de charbon de Commentry pulvérisé, rendu aussi homogène que possible et desséché à la pompe à mercure. Une partie de cette prise d'essai a été exposée, pendant deux mois, au sein d'un obus calorimétrique, à l'action de l'oxygène pur et sec, sous 20 atmosphères de pression. Une autre partie de la prise d'essai a été SOU-

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mise, durant la même période, à l'oxygène saturé d'humidité, sous la même pression. Au bout des deux mois, on a ouvert les obus, et le charbon qu'ils contenaient a été étudié au point de vue du pouvoir calorifique et des matières volatiles. J'ai, ensuite, recueilli le contenu de chacun des obus dans des fioles de laboratoire. Deux ans plus tard, en 1912, j'ai de nouveau examiné le charbon, j'en ai fixé le pouvoir calorifique, les matières volatiles et la composition élémentaire. Tels sont les éléments que compare le tableau suivant : TABLEAU

II.

A

Pouvoir calorifique du charbon pur, calories Matières volatiles du charbon pur, p. 100..

Carbone. . Hvdrogène. . . Oivgéne et azote ....

Cendres p. 100 Eau hygroscopique p. 100.

3

C

1910

1912

1910

1912

8420 37,5

8410 36

8270 38

8380 36

8170 38

84,47 5 50 10^03

»

81,61 4,82 13,57

»

78,20 4.80 17,00

3,38 3,59

2.84 4,75

4.34 3j37

2,45 2,59

2,52 9,80

».Ï S R -.f r" '"".1 - ~ A - Prise d ' essai initiale de h°"i»e de C°m" '0 a\ m olh ; ' Charbon de Oommentry desséché, puis soumis pendant 2 mois C rh n de C mme t rtspendan' ° " O' d «séché, puis soùpenctant 2 mois a 20 atmosphères d'oxygène humide.

àT/^W^l^ ^ °

L'oxygène sous pression parait, en somme, n'avoir eu qu'un effet très faible sur Jes houilles de Commentry. abstraction faite des cendres et de l'eau. Le pouvoir calorifique n'a pas varié. Nulle part je n'ai trouvé d'acide ulmique, en quantité appréciable. Le séjour prolongé dans le laboratoire semble, au contraire, avoir fortement altéré la prise d'essai soumise, au