Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 7]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES DE M. A. OLRY

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où il allait acquérir par l'exercice même de ses fonctions cette compétence spéciale en matière d'appareils à vapeur qui devait être une des caractéristiques de sa carrière administrative et technique et décider de son orientation. Il passait d'abord cinq années à Valenciennes, où il se familiarisait avec les exploitations minières et commençait, pour le service des Topographies souterraines, l'étude de la portion du bassin Souiller comprise dans le département du Nord, qui devait l'occuper pendant des années, et à laquelle il a donné plus tard pour pendant l'étude similaire relative au bassin (THavdinghen, — œuvres considérables l'une et l'autre, que je ne pouvais omettre de rappeler, sachant, pour l'avoir vu à l'œuvre, quelle somme de travail il y a consacrée. En 1878, Olry avait été appelé, de la résidence de Valenciennes, à celle de Lille ei chargé, en même temps que d'un arrondissement de contrôle sur le chemin de fer du Nord, d'un des services d'appareils à vapeur les plus importants de la France : les notes ou rapports qu'il a publiés dès cette époque dans les Annales des Mines témoignent de l'intérêt qu'il prenait à ce service et de la compétence dont il y faisait preuve. Il devenait en outre successivement sous-directeur, puis directeur de l'Institut industriel et agronomique du Nord de la France, entrant de plus en plus intimement en contact avec la grande industrie du département et déployant des qualités d'administrateur qui le firent un peu plus tard, après deux années de séjour à Nancy en qualité d'ingénieur en chef, désigner parle Ministre des Travaux publics comme directeur de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne : il était survenu à l'École certaines difficultés d'ordre politique et administratif, qui ne laissaient pas d'être préoccupantes, et dont son esprit conciliant, son tact et sa fermeté surent avoir rapidement raison. Olry ne resta, d'ailleurs, que peu de temps à Saint-

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Etienne, et vers le milieu de l'année 1888 il venait prendre à la Commission centrale des machines à vapeur les importantes fonctions de rapporteur, occupées avant lui par Michel Lévy, puis, quelques années après, de secrétaire-rapporteur. On sait avec quelle activité et quelle compétence il s'en acquitta, et quelle part considérable il prit à la première série des travaux concernant la revision du décret de 1880. Mais les souvenirs qu'il avait laissés à Lille, l'appréciation que faisaient les industriels de sa valeur technique, lui valaient bientôt un appel de l'Association des propriétaires d'appareils à vapeur du Nord de la France, qui sollicitait ses services à titre d'ingénieureonsèil; et s'il fut autorisé à répondre à cet appel tout en conservant les fonctions d'ingénieur en chef du contrôle des chemins de fer qui lui avaient été confiées par l'Administration des Travaux publics en sus de celles de secrétaire-rapporteur à la Commission centrale, il était impossible de concilier ces dernières avec celles qu'il allait exercer, et il dut, en 1892, se séparer de la Commission. Il n'y devait rentrer qu'en 1908, après avoir quitté pendant quelques années le service de l'État pour passer dans l'industrie, et alors qu'il avait, depuis quelques mois déjà, demandé et obtenu sa mise à la retraite. 11 revenait à la Commission au titre même qui l'avait amené à la quitter seize ans auparavant, comme représentant de l'Association des propriétaires d'appareils à vapeur du Nord de la France, où il était devenu délégué général du Conseil d'Administration. C'est à la lois à ce titre et à celui de membre de la Commission centrale qu'il fut promu, il y a un peu plus d'un an, au grade d'Officier de la Légion d'honneur, qui venait ainsi couronner la longue et fructueuse collaboration apportée par lui à la Commission. Bien que depuis un certain nombre de mois sa santé fut sérieusement atteinte, son assiduité aux séances de la