Annales des Mines (1913, série 11, volume 3) [Image 45]

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NOTE SUR L'APPAREIL FLEUSS NOTE SUR L'APPAREIL FLEUSS

tuelleaient en usage dans les exploitations minières, sont fondés sur l'une des deux combinaisons suivantes. Un premier groupe comprend les appareils à circuit ouvert. L'homme porte, soit en bouteilles et sous pression, soit à l'état liquide, une importante provision de gaz à respirer. A chaque aspiration, il prélève une fraction de cette réserve ; à chaque expiration, un volume équivalent de gaz vicié est évacué dans l'atmosphère ambiante. Le second groupe comprendles appareils à circuitfermé et à régénération. Un certain volume de gaz, remplissant la capacité de l'appareil et les poumons, circule indéfiniment en un circuit fermé ; en un des points du circuit, les poumons, il y a perte d'oxygène et addition d'acide carbonique ; en un autre point, le régénérateur, il y a fixation, sur de la potasse ou de la soude, de l'acide carbonique dégagé par les poumons ; plus loin, il y a addition d'oxygène, en compensation de la quantité prélevée par les poumons; le mélange gazeux primitif estainsi régénéré et rendu de nouveau respirable ; il retourne aux poumons et ainsi de suite indéfiniment. L'oxygène provient d'une réserve en bouteilles comprimées. Il y a aussi, comme dans les appareils du premier groupe, un dispositif d'échappement, mais c'est parce que l'afflux d'oxygène est largement calculé par rapport aux besoins moyens, et que la balance des échanges gazeux se résout généralement en un excès, qu'il faut nécessairement évacuer de la capacité limitée du circuit. Les appareils du second groupe sont moins simples que ceux du premier, mais ils leur sont de beaucoup supérieurs au point de vue de la puissance d'action. Cherchons en effet à déterminer les caractéristiques du premier groupe. On pourrait , pour se rapprocher le plus possible des conditions de la respiration libre, se proposer d'alimenter chaque aspiration exclusivement par de l'air frais et d'évacuer dans l'atmosphère ambiante la totalité du gaz expiré. Mais, comme les réserves sont très limitées,

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on s'efforce de les mieux ménager, grâce aux tolérances admissibles dans les teneurs ; on accepte que le gaz aspiré ne comporte qu'une partie de gaz frais et on réutilise une part du gaz exhalé par la précédente expiration, en s'imposant bien entendu la condition que la teneur en acide carbonique du mélange inspiré ne dépasse pas les taux admissibles. On réalise ainsi une économie sensible du gaz emmagasiné. Il est aisé de calculer la limite à laquelle on devra s'arrêter dans cette voie. Si bien combiné que soit l'appareil pour n'évacuer que la fraction des gaz expirés la plus riche en. acide carbonique, la teneur en ce gaz ne saurait, d'après les lois du mécanisme chimique de la respiration, y dépasser notablement la limite d'environ 6 p. 100. C'est à peu près le résultat que l'on obtient si l'on combine l'appareil de manière que le premier tiers de chaque expiration, le moins chargé d'acide carbonique, soit refoulé dans un sac pour être inspiré à nouveau avec un complément d'air frais, les deux autres tiers étant évacués dans l'atmosphère extérieure. Dans ces conditions le volume total d'acide carbonique dégagé, ou ce qui revient à peu près au même, le volume total d'oxygène fixé par les poumons, est. au plus égal aux six centièmes du débit de l'appareil ; la réserve de gaz doit donc être au moins égale au produit par ~ ou 16,7 du volume d'oxygène utilisé. Cette réserve minimum doit être deO',33 X 60 X 16,7 = 330 litres pour une heure de respiration au repos, 1.000 litres pour une heure en travail assez actif, 2.000 litres pour une heure en travail intensif. Dans les appareils du second groupe, au contraire, le débit de l'oxygène emmagasiné a simplement pour objet de compenser l'absorption de ce gaz par lespoumons sans qu'il y ait lieu de se préoccuper de diluer l'acide carbonique en deçà d'un taux donné, puisque ce gaz est absorbé