Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 228]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

452

REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

mesurait 1 mètre de diamètre. C'est encore le fond embouti supérieur qui s'est détaché, par rupture circulaire de son bord cylindrique; la ligne de rupture était située entre la rivure et le congé. L'épaisseur moyenne, le long de la cassure, n'était guère que de l mm ,2; elle variait de l mm ,9 à CP m ,7 ou 0 mm ,6, et môme, sur une longueur de quelques centimètres, au droit du débouché de la décoction venant du cuiseur voisin, l'épaisseur semblait réduite à peu près à rien, le métal étant remplacé par une croûte de vert-de-gris. Le fond a été projeté à 25 mètres de distance au travers de la toiture de l'atelier, sans atteindre personne.

M. Compère au 32 e congrès des Ingénieurs en chef des Associations de Propriétaires d'appareils â vapeur (*). Nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer à ces deux études.

453

Explosions de récipients en bois. — Distillerie et fabrique d'extraits tanniques. — Les deux accidents suivants, qui ont causé trois morts, nous ramènent aux industries de la fabrication des extraits tanniques et de la distillerie. Ils sont d'une espèce bien particulière : les récipients étaient en bois. C'étaient des cuves à axe vertical, légèrement tronconiques, construites selon l'art des tonneliers.

Cassures dans la rivure d'un récipient en cuivre. — Stéarinerie. — Le cas du récipient en cuivre, servant à la saponification dos suifs, qui s'est ouvert sur 1 mètre de longueur, le 4 septembre 1907, dans une stéarinerie de Clichy (Seine), est d'un caractère assez différent. Il n'y avait point de corrosion; mais la rupture, qui s'est produite le long d'une rivure longitudinale, parait avoir été le résultat de développement de fissures anciennes autour des rivets. Peut-être y avait-il eu des amorces de criques dès la construction; en tout cas, les fissurations avaient dû être singulièrement favorisées par les mât âges répétés auxquels on est obligé de se livrer, sur les appareils de l'espèce, pour arrêter les fuites qui se produisent aux rivures à raison de la nature des matières traitées. On pouvait reconnaître, après l'accident, les traces de nombreux matages. Il faut d'ailleurs ajouter que l'appareil n'avait pas été construit avec un coefficient de sécurité suffisant. Cet accident a fait l'objet d'une note détaillée de M. H. Mathieu (*), ainsi que d'une communication de

Le premier de ces accidents a tué trois ouvriers et en a blessé quatre autres, dont deux grièvement. Il s'est produit, le 5 octobre 1906, dans une fabrique d'extraits tanniques, à Coarraze (Basses-Pyrénées). L'appareil faisait partie d'une batterie de six grandes cuves servant à l'épuisement méthodique du bois de châtaignier. Chaque cuve mesurait l m ,50 de diamètre à la base, l m ,90 au sommet, 5 m ,10 de hauteur, et avait par suite une capacité de li m3 ,6. La paroi latérale était formée de trente douves en pitchpin de 9 centimètres d'épaisseur, cerclée de vingt cercles de fer serrés au moyen de boulons. Les fonds étaient constitués chacun par dix planches du même bois de 9 cm ,5 d'épaisseur, s'amincissant à leurs extrémités pour pénétrer dans une rainure circulaire de 2 i:m ,5 de profondeur pratiquée dans les douves, suivant le mode d'assemblage des tonneaux ; ces fonds étaient raidis et reliés l'un à l'autre au moyen de pièces de bois transversales de 11 centimètres d'épaisseur, prenant appui sur deux cadres métalliques formés chacun de

(*) Note sur l'explosion, d'un autoclave à saponifier les graisses, par M. II. Mathieu, sous-ingénieur des mines [Annales des Mines, 10' série, t. XIV (1 DOS), p. 114 et suiv.].

(*) Compte rendu du Congrès, tenu à Paris en 1908, — 21* question, | 148 et suiv. Tome II, 1912.

32