Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 86]

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EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIERES DE HOUILLE

Ce tuyau, qui est placé l'axe horizontal, est constitué à par trois tronçons d'égale longueur et est monté au bout d'une canalisation permettant do souffler de l'air fourni par un ventilateur Râteau, mû par un moteur électrique. La pression de l'air est de 75 centimètres d'eau. Y.

A. B. C . D.

E . Poussières F . Emonnoir G . Toile sans fin

Canalisation Tronçons coniques Arrivée de l'air Brandon enflammé FIG .

67.

Cette canalisation, dont le diamètre est de 25 centimètres, porte une vanne destinée à régler le débit d'air, puis un entonnoir dans lequel les poussières sont déversées au moyen d'une toile sans fin sur laquelle elles ont été réparties aussi uniformément que possible. Sous l'entonnoir, une cloison forme injecteur et assure l'entraînement des poussières parle courant d'air. Les poussières sont mesurées au volume, au moyen de deux gouttières en bois de 3 mètres de longueur, de 42 centimètres carrés de section pour l'une et de 10 centimètres carrés de section pour l'autre ; elles peuvent être employées à demi-dose en enlevant la moitié supérieure, de la poussière à l'aide d'une raclette : on fait varier de cette manière la quantité de poussières déposées par mètre courant de toile sans fin. On arrive ainsi à souffler dans l'injecteur un nuage d'une densité réglable, à une vitesse réglable. Le brandon ou la lampe servant à l'inflammation sont

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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placés soit à l'extrémité d'un câble métallique, soit à l'extrémité d'une perche. Par leur manœuvre, l'opérateur vient placer le brandon ou la lampe à l'orifice de l'injecteur et dans l'axe, et les retire après inflammation. Phénomènes observés pendant la combustion. — Cet appareil nous a permis de constater qu'un nuage poussiéreux pouvait être allumé par une flamme nue, même de faible volume, puisque nous sommes parvenus à enflammer des nuages poussiéreux avec une chandelle. Une fois le nuage enflammé, on constate, s'il est à la teneur voulue, qu'il continue à brûler, comme le ferait un bec de gaz, et que la flamme s'arrête généralement à un endroit déterminé du tube (fig. 68). (Pour pouvoir observer ce phénomène, des ouvertures ont été percées dans la buse conique tous les 25 centimètres.) En effet, par suite de la forme conique du tube, la vitesse dans une section donnée va en décroissant à mesure que l'on approche de l'orifice ; or la vitesse de la flamme, que l'on observe quand elle se déplace par rapport aux parois du tube conique, est la résultante de deux vitesses dirigées en sens contraire : 1° La vitesse d'entraînement du nuage poussiéreux ; 2° La vitesse relative de propagation de la flamme au sein de ce nuage. La flamme s'arrête au point où ces deux vitesses sont égales. Le point de stabilisation de la flamme donne donc la mesure de sa vitesse propre de propagation ou vitesse de combustion. On constate généralement qu'après un premier arrêt, la flamme remonte davantage vers la canalisation, autrement dit que la vitesse de combustion augmente ; ceci est dû d'une part à réchauffement des parois du tube, d'autre part à l'accélération des remous par le fait de la combustion.