Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 64]

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EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

Le dispositif de Bedson, ou tout autre dispositif à échauffement très rapide, est particulièrement recommandable lorsqu'on se propose d'établir le classement des poussières suivant leur aptitude à l'inflammabilité par une source de chaleur peu volumineuse, telle qu'une flamme de lampe, un fil rouge, une étincelle; dans ces cas, en effet, la plus ou moins grande rapidité de dégagement des matières volatiles doit jouer un rôle assez important. Mais, pour étudier l'aptitude à la propagation d'une flamme déjà volumineuse, nous avons préféré adopter un dispositif à surface chauffante assez grande pour éliminer autant que possible les cas de non-inflammation attribuables à la petitesse de la source initiale de chaleur. Nous nous sommes proposé d'examiner avec quelle facilité relative l'inflammation, communiquée en un point du nuage, se propage au reste de la masse ; avec notre dispositif, les filets voisins des parois, s'ils arrivent à s'enflammer, ont à communiquer le feu aux filets axiaux, moins échauffés ; la propagation est plus ou moins rapide et plus ou moins complète ; ces différences se traduisent par des différences de forme et de grosseur de la flamme, que nous enregistrons par la photographie. Cette propagation, encore qu'elle ne se fasse pas dans des conditions exactement semblables à celles de la galerie d'essais, dépend cependant des mêmes caractéristiques, à savoir la quantité de chaleur dégagée, pendant l'unité de temps, par l'unité de masse ou de volume du nuage en combustion, puis les coefficients relatifs à la transmission de chaleur de larégionen combustion àla région en échauffement, enfin la vitesse de dégagement des matières volatiles. Et suivant que chacune de ces caractéristiques est plus ou moins favorable à la propagation en galerie, il en résulte une plus ou moins grande extension ou un plus ou moins grand volume de la flamme dans l'essai au tube.

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEDRS DANGERS

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Aussi peut-on espérer obtenir par cet essai une bonne classification des nuages poussiéreux au point de vue de leur aptitude à la propagation, et réaliser ainsi l'un des buts que nous nous proposions d'atteindre et qui était d'établir un appareil permettant de classer facilement les échantillons de poussières les plus variés par rapport à quelques poussières types dont le degré de danger serait caractérisé par les essais en galerie. Les comparaisons que nous avons pu faire, dans cet ordre d'idées, sont très encourageantes. En galerie, les poussières se classent, au point de vue delà facilité de production ou de la violence des explosions, dans l'ordre croissant des teneurs en matières volatiles ou des degrés de finesse, ou des degrés de pureté. C'est dans le même ordre qu'elles se classent dans l'un ou l'autre de ces trois cas, lorsque l'on compare les flammes obtenues dans l'essai au tube. Mais il pourrait arriver que cet essai exagérât l'influence de l'une des variables et atténuât celle d'une autre, auquel cas la comparaison entre deux poussières se différenciant sous le rapport de ces deux variables à la fois, se trouverait faussée. Il ne semble pas qu'il en soit ainsi. Nous constatons, en effet, dans les essais en galerie, qu'une distinction importante doit être faite, parmi les gisements de poussières plus ou moins riches en matières volatiles, plus ou moins pures ou plus ou moins fines, entre ceux qui sont capables de donner naissance à un coup de poussières sous l'influence d'une des causes initiales les plus probables, coup de mine débourrant, petite explosion de grisou, et ceux qui ne sont susceptibles que de propager une explosion déjà violente. Bans les conditions de nos essais en galerie, cette démarcation correspond, pour les poussières pures et fines,