Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 274]

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIERES DE HOUILLE

extrêmement élevée de 2.950 grammes par mètre cube, avec une proportion de scories de 85 0/0 ; ce taux est probablement plus élevé si la mise en suspension n'est pas intégrale, parce qu'elle doit être plus complète pour les scories qui tombent du haut de la galerie que pour les poussières qui viennent du sol et ont pu être partiellement recouvertes de scories par l'effet des premiers courants. Enfin, les courants plus rapides delà fin donnent des nuages encore plus denses et plus riches en scories en précipitant, sur une dizaine de mètres de longueur, les 137 kilogrammes restants. Ces simples indications, qui devront être précisées par de nombreuses analyses de diagrammes, donnent une idée de ce que l'on peut attendre delà schistification concentrée, comme moyen d'arrêt des explosions; elles montrent que ce dispositif doit jouir d'une sérieuse efficacité dans les conditions de l'essai soumis à l'analyse, comme l'expérience le montre en effet. On conçoit aussi que, à une plus grande distance de l'origine de l'explosion, et avec d'autres régimes de chasses d'air, le mode de fonctionnement puisse être différent et que le dispositif risque d'être mis en défaut ; c'est pourquoi les essais de schistification concentrée, exécutés au cours de la quatrième série, si heureux qu'ils aient été, ne doivent être considérés que comme donnant une indication très encouragante en faveur de cette méthode d'arrêt ; au cours des essais postérieurs à ceux de la quatrième série on a eu, dans les coups à balancements, où les chasses d'air sont relativement lentes, certains passages de flamme; ce n'est que par des études prolongées qu'avec l'aide des diagrammes on pourra discuter en connaissance de cause les conditions requises pour l'efficacité, non seulement dans le cas de la galerie d'essais, niais dans les cas plus complexes de la mine. Nous avons joint aux diagrammes de l'essai 486, ceux

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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de l'essai 476, exécutés dans des conditions identiques ; la position des enregistreurs, au milieu des résistances, ne permet pas de, tracer, avec certitude, les courbes d'entraînement; les diagrammes n'en sont pas moins intéressants en ce qu'ils montrent comment s'amortissent les pressions après l'extinction de la flamme. Essai avec obstruction partielle vers l'orifice. — Il nous reste à dire quelques mots de l'essai 484 exécuté avec le même gisement de poussières que les précédents, mais avec une obstruction de la moitié de la section de la galerie au voisinage"immédiat de l'orifice libre. Tout se passe comme précédemment jusqu'au retour de la première onde réfléchie venant de la région de l'orifice ; à partir de ce moment, l'explosion change complètement de caractère. On voit d'abord revenir une onde condensée, qui passe comme onde de choc àla cote 205,25 avec une discontinuité égale à la moitié de celle de l'onde de choc initiale; c'est l'effet delà réflexion de celle-ci sur la demi-section obstruée ; l'onde condensée n'est plus discontinue en arrivant à la cote 85, parce qu'elle se propage dans un milieu, où le mouvement ne se fait pas exactement par tranches; des ondes partielles cheminent un peu plus vite que l'onde principale, en suivant les filets d'air voisins des parois, où la vitesse d'entraînement de sens contraire est moindre ; l'étalement, après un certain parcours, d'ondes condensées d'abord discontinues, par l'effet de cette cause, a été plus d'une fois constaté sur nos diagrammes. On remarquera que la ligne de parcours de cette onde condensée coupe celle de l'onde de choc initiale à la cote 214, où s'élevait le flanc intérieur de l'obstruction. Ensuite, passe une onde dilatée, issue cette fois de l'orifice libre , et correspondant à l'épanouissement dans l'atmosphère de la demi-onde comprimée ayant franchi l'obstruction.