Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 273]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

542

EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

dans l'exemple choisi, que la combustion vive a cessé avant même que la flamme ait achevé de franchir l'arrêt-barrage.

543

Enfin, on voit que des courants de 100 et 125 mètres par seconde, persistant trois dixièmes de seconde, n'ont pas achevé de projeter tous les matériaux accumulés, puisqu'il en reste encore assez pour produire l'extinction avant que la flamme n'ait franchi la totalité des 10 mètres où ils étaient disposés. Il sera possible, en renouvelant et analysant des essais méthodiquement combinés, de se rendre compte plus exactement des quantités de scories ou cendres soulevées, dans l'unité de temps, par des courants d'une vitesse donnée. En attendant, essayons, en une très grossière approximation, de nous rendre compte des effets possibles de ces soulèvements. Supposons, par exemple, que les courants lents du début aient enlevé le quart des scories accumulées, que les courants de 100 à 150 mètres de vitesse aient, en trois dixièmes de seconde, enlevé la moitié de l'accumulation primitive et qu'il en soit ainsi resté le quart pour le moment où la flamme est arrivée, avec un courant de 200 mètres par seconde. La quantité de scories constituant l'accumulation était de 750 litres pesant environ 550 kilogrammes ; avec notre supposition, les premiers courants, relativement lents, en-lèvent 137 kilogrammes et forment un nuage de 40 mètres environ de longueur, cubant 110 mètres cubes où les scories, si elles restaient en suspension, seraient à la dose de 1.250 grammes par mètre cube ; mais une grande partie des scories doit être précipitée sur le sol qu'elles schistifient d'une manière plus ou moins intense sur les 67 derniers mètres de galerie, et au delà. Les courants rapides enlèvent ensuite 274 kilogrammes et forment un nuage de même volume, où les scories sont à la dose de 2.500 grammes par mètre cube; d'autre part, les poussières de charbon, en les supposant aussi intégralement maintenues en suspension, sont à la dose de 450 grammes par mètre cube ; on aurait ainsi un nuage à la densité

Étude du mode de fonctionnement de l'arrêt-barrage. —

Les diagrammes donnent d'autres renseignements utiles. La mise en suspension des cendres et scories ou autres matériaux incombustibles, nécessaire pour produire l'extinction, dépend de la vitesse de l'air. Or il est aisé, sur les diagrammes, de déterminer cette vitesse aux divers instants qui précèdent l'arrivée de la flamme. On voit, sur l'exemple choisi, que la vitesse fut de 25 à 30 mètres pendant 0,4 seconde, après le p de l'onde de choc initiale, puis passa à 55 mètres vers 0,45 seconde, à 100 mètres vers 0,65 seconde et à 125 mètres vers 0,85 seconde; elle, était de 200 mètres environ, 0,95 seconde après l'onde initiale, au moment où la flamme est venue s'y éteindre. D'autres essais montrent que les vitesses de 30 mètres et même un peu au-dessus ne produisent qu'un soulèvement assez faible ; ce soulèvement, quoique faible, réalise cependant, au delà de l'arrêt-barrage, une zone de schistifcation dispersée; pour juger de la région couverte par cette zone de schistification, il suffit de tracer la trajectoire delà tranche d'air qui occupait à l'origine la cote 155, axe de l'arrêt-barrage. On voit que cette tranche et les matériaux qu'elle entraînait et semait plus ou moins régulièrement sur son passage, avait atteint l'orifice dès l'instant 1,260, quand la flamme était encore à la cote 130. Un soulèvement plus important, créant des nuages plus denses de matériaux incombustibles, est obtenu par des vitesses d'air d'au moins 100 mètres par seconde ; le rideau de schistification plus intensive ainsi créé devant la flamme a une longueur de 40 mètres au moment où celle-ci atteint l'arrêt-barrage, ainsi qu'il résulte de la trajectoire de la tranche d'air qui passait à la cote 155 vers l'instant 1^080, avec une vitesse de 100 mètres par seconde.

É