Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 224]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

444

EXPÉRIENCES

SUR

LES

POUSSIÈRES

DE

HOUILLE

causes plus complexes de détente, par exemple des fuites dans le fond de la galerie d'expériences. Étude du rôle de la combustion quand la vitesse de combustion est fonction de la vitesse de l'air. — Les raisonnements que nous venons de faire supposent implicitement que la vitesse de combustion C est indépendante de la vitesse W a du milieu dans lequel progresse la flamme ; il est aisé de prévoir et l'expérience vérifie qu'il n'en est pas exactement ainsi. A mesure que la vitesse du milieu augmente, les remous occasionnés par les résistances et irrégularités des parois sont plus forts; ils accélèrent la vitesse de combustion. La constance de la vitesse de combustion et la stabilisation des vitesses d'air et de gaz ainsi que de la pression, selon les relations ci-dessus établies, supposeraient, en général, une galerie à parois infiniment lisses et sans résistances; on s'écartera d'autant plus de ce cas théorique que les parois seront plus irrégulières et opposeront plus de résistance à la circulation des fluides. Avec la galerie de Liévin, où les parois habituelles, sauf quelques cadres sur les 30 premiers mètres, peuvent être considérées comme pratiquement lisses, l'influence des remous sur la vitesse de combustion est déjà très sensible ; nous verrons comment nous avons pu déterminer approximativement la relation qui existe entre C et W«, dans les conditions de nos essais : la vitesse C, qui est nécessairement différente de zéro pour Wà = 0, croît en dC même temps que W a et la dérivée parait croître aussi en même temps que W a : autrement dit, si l'on porte les valeurs de W a suivant Ox et de C suivant Oy, la courbe tourne sa concavité vers les y positifs. Il en résulte quelques conséquences intéressantes, que nous examinerons dans le cas de l'explosion issue d'un culde-sac, cas équivalent à celui d'une explosion se dévelop-

ET

SUR

LES

MOYENS

DE

COMBATTRE

LEURS

DANGERS

445

pant symétriquement de part et d'autre d'un point initial situé sur le cours d'une galerie rectiligne. Traçons (fig. 41) la courbe définissant, dans les conditions des essais, la vitesse de combustion C en fonction de la vitesse W a du milieu poussiéreux où se propage la flamme et admettons, pour simplifier, que les variations de pression et les accélérations ou autres causes de variation possibles n'ont pas d'influence sensible sur la vitesse de combustion pendant la période considérée. C

FIG. 41.

Traçons également la droite issue de l'origine W a = (\ — l) La position relative de la courbe et de la droite a une grande importance. Supposons d'abord qu'elles n'aient aucun point commun. La courbe sera alors tout entière au-dessus de la droite ; car, le mélange poussiéreux étant inflammable par hypothèse, la vitesse de combustion C a une valeur positive différente de zéro quand la vitesse de l'air W a est nulle.

c.

Les conditions initiales ont amorcé la combustion d'une manière quelconque ; des tranches d'air poussiéreux ont brûlé ; des ondes sont issues de la flamme et on constate, a « bout d'un instant, que l'air, devant la flamme, a une