Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 43]

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VICTOR REGNAULT

sion très juste du développement de la grande industrie, savaient que l'industrie du gaz serait, comme toutes les autres, transformée par le développement des chemins de fer, et ils achetèrent en espèces sonnantes, 15 millions, une partie de la propriété des compagnies gazières. Cellesci furent alors enchantées de recevoir de l'argent monnayé en échange de titres, de vieux papiers que les Péreire prirent avec non moins de plaisir et qui doublèrent de valeur en quelques années. Relation des Péreire et de Regnault. — Toute l'opération faite par les Péreire reposait sur la croyance absolue aux chiffres donnés par Regnault pour le prix de revient du gaz, chiffres contestés par tous les gaziers de l'époque. Les Péreire n'étaient pas ingénieurs et devaient s'en rapporter, sur ces questions, à leurs conseils techniques, dont le principal était alors Louis Le Chatelier,. l'ami de Regnault ; il a très certainement été le lien entre le savant et les financiers. Relations de Regnault et de l'Empereur. — On peut admettre que les relations établies entre Regnault et l'Empereur le furent par l'intermédiaire de son camarade de promotion et son collègue dans le corps enseignant de l'Ecole Polytechnique, le commandant Favé, lié depuis plusieurs années déjà avec le Prince-Président dont il était le collaborateur pour ses études d'artillerie. L'entente finale est résultée de ce que les trois parties en présence avaient dans la question des intérêts communs. L'Empereur : tenir ses promesses de la vie à bon marché ; Regnault: se justifier des attaques et même des injures dont il avait été abreuvé parles gaziers, et enfin les Péreire : tirer parti de l'ignorance économique et technique de leurs emprunteurs.

VICTOR REGNAULT

ANNEXE IX. NOMINATION DE REGNAULT ET CRÉATION DE L'USINE EXPÉRIMENTALE.

PREMIÈRE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 MARS

1857

DE LA COMPAGNIE PARISIENNE DU GAZ.

Il est encore une autre mesure que nous avons prise et dont vous apprécierez l'importance. Une condition de notre industrie est d'apporter, dans ses procédés, tous les perfectionnements que la science peut découvrir. Il faut que nos appareils, il faut que nos usines soient l'objet de continuelles recherches, afin d'y réaliser incessamment toutes les innovations utiles. C'est en vue de ces perfectionnements que nous avons désiré le concours de l'un des savants les plus éminents de ce temps : M. Regnault, membre de l'Académie des sciences, a bien voulu être notre conseil scientifique. Aidés de sa haute expérience, nous marcherons d'un pas plus ferme dans la voie des améliorations. Pour rendre celte intervention plus efficace et pour aller audevant de la pensée de l'Administration, manifestée par l'article 11 du cahier des charges, lequel, en prévoyant les progrès de la science, a voulu en assurer l'application par notre société, nous avons décidé qu'une usine expérimentale serait établie dans un emplacement dépendant de l'usine de la Vilette, pour servir aux études et aux expériences ayant pour objet le perfectionnement de la fabrication du gaz. (Œuvres de MM. Emile et Isaac Péreire, Histoire de la Compagnie parisienne du Gaz, p. 601.

ANNEXE X. LETTRE DE SIR WILLIAM SIEMENS.

La Compagnie parisienne du Gaz a été la première à appliquer les procédés de récupération de la chaleur de