Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 129]

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COMMISSION

DES

RECHERCHES SUR LE

GRISOU

Analyse du dossier. — Nous avons résumé les principaux résultats de l'enquête dans une série de tableaux annexés au présent rapport. On y trouvera d'abord les indications relatives aux lieux de prises que nous avons classés en : voies de roulage avec mention du mode de traction lorsque l'enquête le donne, voies de taille à plus ou moins grande distance du chantier, chantiers de traçage, retours d'air, etc.. Le tableau donne la section de la galerie, la vitesse du courant d'air et l'intensité du roulage évaluée en tonnes, chaque fois que les documents du dossier permettent cette évaluation, sinon en bennes, berlines, wagons ou cuves. Quand les poussières susceptibles de s'être déposées sur la zone de prélèvement ne peuvent provenir que d'une seule couche, nous donnons, chaque fois que les documents du dossier le permettent, la composition du charbon de cette couche. Nous avons porté ensuite les résultats des prélèvements ; pour chaque prise, le tableau indique la composition du poussier recueilli, la proportion de ce poussier, et les poids recueillis, toutes grosseurs ensemble ou poussier seulement. Nous avons jugé nécessaire, pour obtenir de meilleures évaluations comparatives, de rapporter ces deux derniers poids au mètre cube de galerie. Dans certaines compagnies, aux mines d'Anzin, aux houillères de Saint-Étienne, aux mines de la Péronnière, on a jugé intéressant de recueillir et d'analyser séparément le poussier recueilli sur la sole, et celui qui provenait des parements ; on n'a pas fait d 'analyse globale ; mais on observe qu'il n'y a pas grande différence de composition, et comme la quantité recueillie sur la sole est généralement beaucoup plus importante que celle qui provient des parements, nous n'avons généralement porté au tableau, pour simplifier, que la composition de cette première partie. Quantité de poussières en dépôt. — Nous allons mainte-

«30NDITI0NS

DE

FORMATION

DES

DEPOTS POUSSIEREUX

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nant examiner quelles appréciations ou conclusions suggère l'étude de ces résultats. Occupons-nous d'abord de l'objet principalde l'enquête, la quantité de poussières en dépôt et se déposant en une période déterminée. On est d'abord frappé de l'importance des poids recueillis. Le poids global des fragments et poussières recueilli par mètre cube d'air dépasse parfois tout ce que l'on aurait pu imaginer. On trouve, par exemple, pour la première prise : 18 kilogrammes par mètre cube à Anzin, 28 kilogrammes à Aniche, 57 kilogrammes à Dourges, 18 kilogrammes à Lens, 19 kilogrammes à Nœux, 46 kilo.grammes à Blanzy, 22 kilogrammes à la Péronnière, 37 kilogrammes aux houillères de Saint-Étienne, etc. ; à la seconde prise, les poids, généralement plus faibles, sont cependant du même ordre de grandeur. Mais ces quantités considérables sont surtout constituées par de gros fragments qui témoignent plutôt du soin apporté au balayage. Il est plus intéressant de considérer le poids par mètre -cube d'air de poussières traversant le tamis n° 200. Les chiffres sont alors plus faibles, et l'on trouve comme maxima : 3 kilogrammes à Anzin, 5 kilogrammes à Aniche, 3 kilogrammes à Dourges, 2 kilogrammes à Lens, 4 kilogrammes à Nœux, 3 kilogrammes à Blanzy, 3 kilogrammes à la Péronnière, 5 kilogrammes aux houillères de SaintÉtienne. Le poussier représente, en effet, rarement plus de 15 p. 100 de la totalité des matières recueillies. A la seconde prise, les maxima s'abaissent un peu ; on trouve 2 kilogrammes à Aniche, 1 kilogramme à Lens, 2 kilogrammes à Blanzy, 1 kilogramme à la Péronnière, 2 kilogrammes aux houillères de Saint-Etienne Ces chiffres, si réduits qu'ils soient par rapport aux premiers maxima que nous venons d'indiquer, n'en sont pas moins très élevés par rapport aux quantités de poussières que l'expérience montre suffisantes pour créer des