Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 95]

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

dinaires de la pratique ; les propagations franches n'ont été réalisées qu'avec les charbons à 24 et 30 p. 100 de matières volatiles, avec un accroissement de facilité et de violence très sensible pour les charbons à 30 p. 100. Il y a donc bien concordance générale entre ces deux séries d'expériences. Mais on remarquera que les limites inférieures, dans les conditions des essais, ne sont pas placées au mêmeniveau; le commencement d'aptitude à l'inflammation des nuages préalablement soulevés se situait entre 11 et 15 p. 100 de matières volatiles, alors que les coups de poussières ne paraissent pouvoir prendre naissance, en l'absence de tout soulèvement préalable, qu'à partir d'une teneur comprise entre 18 et 24 p. 100. Cette différence est une conséquence nécessaire du mécanisme des coups de poussières ; quand la teneur en matières volatiles s'abaisse jusqu'à se rapprocher de la limite d'inflammabilité, la vitesse de propagation se ralentit, et il arrive un moment où cette vitesse devient insuffisante pour entretenir le soulèvement des poussières et généraliser l'explosion. L'étude de la combustion a fourni les raisons de l'in- j fluence de la teneur en matières volatiles ; on a vu que l'hydrogène et les hydrocarbures jouaient un rôle très important dans la combustion, même dans le cas de charbons relativement pauvres en matières volatiles; pour ces derniers, le dégagement de gaz pendant l'unité de temps est moins abondant, et la flamme se propage moins vite. Il n'est pas certain que ce soit seulement la quantité des matières volatiles qui caractérise l'aptitude à l'inflammation et la grandeur de la vitesse de propagation ; il faut probablement tenir compte également de la composition des produits volatils et de leur facilité de dégagement ; pour élucider ce point, il sera utile de faire des essais comparatifs avec des charbons de provenance différente, mais à même teneur en matières volatiles.

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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En attendant, on conclura, en une première approximation, qu'un coup de poussières n'a de chances de prendre naissance, par l'effet d'une cause initiale analogue à celles de nos essais, qu'avec des charbons tenant plus de 18 p. 100 de matières volatiles; la probabilité et la violence des explosions s'accroissent notablement quand la teneur s'élève jusqu'à 30 p. 100. Il est probable que la limite inférieure serait quelque peu abaissée s'il 3 'agissait de poussières plus fines, ou de causes initiales plus fortes que celles de nos essais. 7° Influence de la pureté des poussières. — Schistification. — Il nous reste un dernier point à examiner, et non des moins importants, concernant l'influence des poussières stériles mêlées avec les poussières charbonneuses. Sur ce point également, les essais antérieurs d'inflammabilité avaient donné de premières indications, qui étaient assez encourageantes ; l'inflammation était devenue de moins en moins aisée, la combustion de moins en moins vive à mesure que l'on avait accru là proportion de poussières schisteuses dans le mélange ; aux environs de 60p. 100 de schistes, on n'avait obtenu que des allongements à peine sensibles de la flamme de l'explosif, et exceptionnellement, une flamme s'étéignant après 5 à 6 mètres de parcours dans le nuage poussiéreux. Les essais dans la galerie de 65 mètres ont donné des résultats de même sens ; avec les mêmes poussières fines à 30 p. 100 de matières volatiles, mélangées à des schistes de fosse pulvérisés, l'aptitude à la production des coups de poussières a diminué, lorsqu'on a fait croître la proportion de schistes dans le mélange. Dès le taux de 30p. 100, la propagation devient difficile et n'est réalisée que pour les forts dosages dépoussières ou avec les fortes charges d'explosif ; le taux limite paraît être celui de 40 p. 100, pour lequel on n'a eu qu'exceptionnellement une flamme