Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 46]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

80

EXPÉRIENCES

SUR LES

POUSSIÈRES DE

HOUILLE

touches est de 20 millimètres ; la cartouche la plus voisine de l'orifice est amorcée par un détonateur électrique de la force de 2 grammes de fulminate. Aucune autre disposition particulière n'a été prise lorsque l'on a cherché à provoquer les coups de poussières par la simple détonation de l'explosif. En particulier, on n'a pas cherché à mettre les poussières en suspension préalable; celles-ci étaient simplement déposées en couche uniforme sur le radier, soit à0 m ,60 en contre-bas de l'axe horizontal du mortier. 5° Préparation d'une explosion de grisou. — Le grisou employé est naturel. Il provient de deux soufflards captés dans les travaux du fond de la fosse n° 3 des mines de Liévin, à 526 mètres de profondeur. Ce grisou a la composition suivante : Formène Acide carbonique Oxygène Azote

'. .

90,4 1,4 0,7 7,4

Il arrive que, par suite de défauts dans la canalisation reliant les souffllards à la Station d'essais, un peu d'air se mélange au grisou ; cela conduit à modifier le réglage des appareils de mélange, mais ne change en rien la composition finale du mélange d'air et grisou sur lequel porte l'expérimentation. Le grisou qui entre dans la composition de ce mélange ne comporte donc pas d'autres impuretés que celles du grisou naturel, et l'air auquel il se mélange a la proportion d'oxygène et d'azote de l'air normal. Voici maintenant comment l'on procède pour avoir au moment de l'expérience, devant le mortier de tir, un volume déterminé d'un mélange d'air et de grisou à une teneur déterminée. La chambre d'explosion que le mélange grisouteux

ET

SUR

LES MOYENS

DE

COMBATTRE

LEURS

DANGERS

81

vient remplir occupe les premiers mètres de la galerie à partir du fond dans lequel est encastré le mortier du tir. Un diaphragme en papier fort, imperméable aux gaz, est tendu en travers de la galerie et limite la chambre d'explosion. Ce papier est serré fortement entre deux cadres de fer dont l'un, fixe, est scellé aux parois de la galerie et l'autre, mobile, est serré sur le premier pardes écrous. Les dispositions nécessaires sont prises pour que la cloison ainsi formée soit bien étanche. Le mélange grisouteux que l'on envoie dans la chambre d'explosion est composé d'avance à la teneur voulue. L'appareil mélangeur, placé dans les bâtiments de la Station d'essais, est basé- sur le principe de la convergence de deux canalisations, par lesquelles sont soufflés, à débits réglables, de l'air sous pression et du grisou sous pression. Le débit de chacun de ces gaz est mesuré par un manomètre différentiel branché de part et d'autre d'un orifice en mince paroi intercalé dans la canalisation. L'appareil permet, lorsque la réserve de grisou est de composition bien homogène, de régler la teneur du mélange à un millième près. Le mélange grisouteux ainsi soufflé pénètre dans la chambre d'explosion par des orifices placés au sommet de l'une des parois latérales; l'air qui remplit primitivement la chambre est évacué par d'autres orifices placés à hauteur du radier. Il sefaitaudébutun certain brassage entre le mélange grisouteux injecté et l'air primitif, en sorte que l'on est conduit à souffler dans la chambre d'explosion un volume de mélange grisouteux supérieur à celui de cette chambre, afin que les parties qui sont plus ou moins mêlées à l'air préexistant soient évacuées à leur tour. Mais, grâce à la différence de densité, on atteint une composition homogène au bout d'un temps déterminé par l'expérience et qui n'est pas très long. On observe à ce moment que la composition du mélange grisouteux qui