Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 26]

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ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

de deux manières : d'abord par leurs poids ; les densités de nuage indiquées aux tableaux ci-dessus sont des densités brutes; il serait plus juste de comparer les densités en n'y faisant figurer que les parties combustibles, cendres et eau déduites; en second lieu, les cendres interviennent comme une matière inerte absorbant une partie de la chaleur de combustion des poussières ; il serait trop hasardeux de chercher à calculer cette dernière influence que des expériences permettront sans doute de déterminer. Mais, dans le tableau ci-dessous, on a tenu compte de la première influence en faisant figurer, à côté des densités brutes, les densités calculées en déduisant les cendres et l'humidité. Ce tableau met nettement en évidence l'influence de la teneur en matières volatiles. DENSITÉ I E NUAGE

TENEUR

en matières

a

partir de laquelle on commence à avoir des inflammations

DENSITÉ DE NUAGE

à

partir de laquelle il y a toujours inflammation

volatiles (cendres et eau

densité brute

déduites)

p. 100 Anthracite. Lens 2. . . . Dourges. . . Lens 1 . . . . Liévin 1 à 3 Bruay Courrières. Lignite ....

11,2 11,3 15,4 26,6 28,4 à31, 4 30,0 30,6 53,3

densité calculée (cendres et eau déduites)

densité

brute

densité eai«!é« (cendres et eau déduites)

gram. par m3 gram. par m3 gram. par m3 gram. par m3

138 70 46 38 23 ' 30

Pas d'infl immation. Pas d'inflammation. 120 138 60 104 39 à 44 70 à 74 33 92 21 58 23 40

120 90 • 67 & 68 80 52 31

A côté de ces résultats numériques, qui, il ne faut pas l'oublier, sont approximatifs, il convient de tirer cetteconclusion d'ensemble qu'il y a de très grandes différences, au point de vue de l'inflammabilité dans les conditions des essais, entre les trois groupes suivants : d'une part, l'anthracite et Lens 2 à faible teneur en matières volatiles, non enflammés ; d'autre part, Dourges et Lens 1 à teneur

moyenne, inflammables, mais sans grands effets de flammes, et avec tendance marquée à l'étouffement ; enfin les quatre types les plus riches en matières volatiles, qui se sont enflammés à partir de faibles densités et qui ont donné des effets de flammes d'autant plus importants que la densité du nuage était plus grande. 10 août 1907.

DEUXIÈME PARTIE. ESSAIS D'INFLAMMABILITÉ (2 e série).

Les essais dont il va être rendu compte (*) ont été exécutés en novembre et décembre 1907, pendant les travaux de construction de la galerie de Liévin. Ce ne sont donc pas des essais en galerie, et par cela même leurs conditions diffèrent quelque peu de celles -suivant lesquelles se produisent, dans la mine, les véritables coups de poussières. Ils n'en sont pas moins importants au point de vue expérimental, parce qu'ils préparent •et font mieux comprendre les essais exécutés dans des conditions plus voisines de la pratique. Un coup de poussières est un phénomène complexe qui comprend deux phases : la mise en suspension des poussières et leur inflammation. Si l'on veut dégager avec quelque certitude les lois élémentaires de ce phénomène, il est utile de le décomposer et d'étudier d'abord l'inflammabilité des nuages tout formés et homogènes, avant d'introduire la complication de la mise en suspension. (*) Rapport publié par le Comité central des houillères de France -en avril 1910, sous le titre : Deuxième série d'essais sur les inflamma HOJIS de poussières ; essais d'inflammabilité.