Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 232]

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LA RADIOACTIVIVÉ DES SOURCES THERMALES

remplir le récipient à moitié afin d'avoir volumes égaux "d'eau et d'air. Cette graduation ne serait intéressante que dans le cas d'un très faible volume d'eau à étudier, ce qui ne s'est jamais présenté dans nos essais. Pour la prise d'échantillon on utilise l'allonge que l'on plonge directement dans le griffon, après avoir ouvert les deux robinets. Lorsqu'elle est pleine, on ferme le robinet supérieur. On soulève l'allonge et on ferme le robinet inférieur. L'allonge est refroidie dans un courant d'eau après que le robinet supérieur a été ouvert. Lorsque la température est descendue aux environs de 20°, on vide l'allonge jusqu'au milieu de la graduation, puis On ferme le robinet supérieur. Lorsque ce mode de remplissage n'est pas possible, soit parce que le griffon n'est pas assez profond, soit parce que la température de la source est trop élevée ou la difficulté de la prise trop considérable, on recueille l'eau dans une bouteille fermée par un bouchon de caoutchouc, ou mieux une bouteille à fermeture mécanique ; on laisse refroidir l'eau, puis on transvase dans l'allonge jusqu'à mi-hauteur de la graduation, aumoyen d'un tube à entonnoir arrivant à la partie inférieure, en évitant toute agitation de l'eau. Quel que soit le mode de remplissage, l'appareil est placé dans un récipient d'eau à 20°, dont la radioactivité est sensiblement celle qu'aura l'eau de la prise après agitation (on l'obtient en mélangeant 1 volume de l'eau thermale avec 4 volumes d'eau non radioactive), puis on procède à l'agitation. L'appareil sorti de l'eau reçoit environ cent vingt secousses, puis il est replongé dans l'eau pendant cinq minutes ; il reçoit à nouveau cent vingt secousses, est replongé dans l'eau cinq minutes et reçoit finalement cent vingt secousses, puis est définitivement replongé dans le récipient. On modifie si besoin est la température de l'eau

DE PLOMBIÈRES ET DES VOSGES

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de celui-ci, pour que la température de la prise d'essai soit de 20° à la fin de cette manœuvre. 11 s'est établi ainsi un état d'équilibre entre la radioactivité de l'eau et celle de l'air à la température de 20°. L'air ainsi activé est traité comme un gaz et, après avoir ouvert le robinet inférieur de l'allonge, on l'introduit dans le récipient en suivant exactement le mode opératoire que nous avons indiqué à propos de l'étude des gaz. Le temps que nous mettons pour cette opération est de dix à quinze minutes. Comme pour les gaz, on mesure la vitesse de chute de la feuille d'aluminium, c'est-à-dire plus simplement, le temps mis par la feuille pour parcourir cent divisions du micromètre. Pour le calcul, il y a lieu de faire intervenir ici le facteur de partage de la radioactivité entre l'eau et l'air. Comme pour nos premiers essais, nous adoptons le chiffre de 0,77 pour l'air et 0,23 pour l'eau à 20% qui a été déterminé par Hofmann (*). Les résultats obtenus pour la mesure de la radioactivité devront donc être multipliés par

et le calcul général se trouve simplifié du fait

que la prise d'essai, qui a été constante pour toutes nos mesures, est de 555 centimètres cubes. La formule donnant la valeur de la radioactivité en milligrammes-minutes par 10 litres d'eau est donc : T

  • =°'

!4

X7

X

10.000 ^-

X

100 -77-'

(*) MM. C. Moureu et A. L«pape ont indiqué que ce coefficient pouvait subir quelques variations d'une source à l'autre (Annales des mines, X- série, t. XV, p. 463: ils ont trouvé de 0,76 à 0,85 pour le coefficient de partage de différentes sources à Bagnères-de-Luchon. A Aixles-lîains, M. et M'"* A. Laborde ont trouvé 0,746 (Gazette des eaux

  • • LUI, p. 61; 1910).