Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 231]

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DE PLOMBIERES ET DES VOSGES

LA RADIOACTIVITÉ DES SOURCES THERMALES

ÉTUDE DES EAUX.

Mesure de la radioactivité des eaux. — Lors de notre première campagne (1907), nous avons utilisé un appareil Curie, modèle Chéneveau-Laborde encore à 'l'état embryonnaire, et nous avons éprouvé dès le début quelques déceptions au sujet de la méthode à employer. Dès les premières recherches relatives à la radioactivité des sources thermales, Engler et Sieveking(*) établirent un appareil, le Fontactoscope, destiné à déterminer sur place la radioactivité de l'eau et des gaz des sources thermales. Il consiste en un récipient d'une dizaine de litres, dans lequel on introduit un volume déterminé de l'eau à étudier, on agite pendant un certain temps, puis on adapte un électroscope, à la partie inférieure duquel est fixé un cylindre de déperdition plongeant dans le récipient lui-même. On mesure la vitesse de chute de la feuille d'or et on détermine la valeur de la radioactivité. Avec le dispositif Chéneveau-Laborde, cette méthode ne peut être employée parce que l'isolant, auquel se trouve fixée la tige supportant la feuille de l'électroscope, se trouvant entre celui-ci et le cylindre déperditeur, se recouvre plus ou moins rapidement d'humidité, ce qui amène la chute instantanée ou tout au moins très rapide de la feuille métallique. Dans l'appareil Engler-Sieveking, la pièce isolante est placée à la partie supérieure de l'électroscope et se trouve ainsi éloignée du récipient, ce qui permet de faire la mesure. Toutefois il y a lieu de faire observer que, malgré l'emploi de desséchant dans la cage de l'électroscope, il semble difficile de pouvoir effectuer la lecture correspondant au maximum de la vitesse de chute, c'est-à-dire au bout de trois heures. En faisant la mesure de suite, on se (*) ENGLER,

Zeilsch. f. Elektrochem., t. II, 724 ; 1905.

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trouve donc dans la période d'accroissement de cette vitesse de chute et par conséquent le résultat n'est pas rigoureux. Devant l'impossibilité d'user, avec l'appareil Laborde-Chéneveau, de la méthode Engler-Sieveking, laquelle est d'ailleurs fortement sujette à critique pour les raisons ci-dessus, nous ayons été amené à élaborer une méthode, consistant à agiter, en dehors de l'appareil, l'eau à étudier avec un certain volume d'air et à considérer cet air ainsi radioactivé, absolument comme un gaz, méthode dont nous avons donné le principe dans notre première communication (*). Dans ces conditions, nous pouvons sécher facilement l'air radioactivé et faire la mesure au bout de trois heures sans aucune difficulté. Pour faire l'agitation, nous avons utilisé l'appareil connu dans le commerce sous le nom d'allonge à décantation : il est formé d'un cylindre de verre portant un robinet à la partie inférieure (fig. 2). La tubulure supérieure est munie d'un bouchon de caoutchouc portant un thermomètre arrivant jusqu'à la partie inférieure et un robinet dont ' le tube peut être coiffé d'un ajutage à trois voies, comme l'éprouvette utilisée FIG. 2. — Appareil pour la prise pour l'analyse des gaz. des échantillons L'appareil qui nous sert depuis le d'eau et leur agitation avec de début de nos essais (juillet 1907) conl'air. tient 1.150 centimètres cubes et est gradué de 10 en 10 centimètres cubes. Cette graduation est superflue ; il est préférable à tous' les points de vue de

t.

(*') André BROCHET, Comptes rendus de CXLVI, p. 67S ; 1908. , .

l'Académie des sciences,