Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 223]

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LA RADIOACTIVITÉ DES

SOURCES

THERMALES

ment plus dans le fond de la galerie du thalweg. Cette température est d'autant plus difficile à supporter qu'il s'agit naturellement d'une atmosphère saturée d'humidité. Orientation des galeries et emplacement des sources. — Les sources thermales de Plombières se trouvent réunies, sauf deux, dans un bassin de 125 mètres de diamètre environ. La source Bizot est située à 200 mètres environ de l'extrémité Ouest de ce bassin et la source Millier, à 100 mètres au Nord. Les plus anciennes, les plus abondantes, les plus chaudes de ces eaux s'échappaient autre» fois du lit même de l'Eaugronne, dont le cours, détourné par les Romains, fut maintenu par un mur de béton de plusieurs mètres d'épaisseur, qui existe toujours et dans lequel on a creusé, il y a une cinquantaine d'années, l'aqueduc du Thalweg. Le travail de réorganisation entrepris par Jutier amena la découverte de nouvelles sources et conduisit à l'état de choses actuel (*). Le groupe le plus important des eaux thermales de Plombières est celui de Y aqueduc du Thalweg, dirigé, comme la vallée de l'Eaugronne et la ville de Plombières, sensiblement de l'Est à l'Ouest. Cette galerie comporte huit sources numérotées de l'Ouest à l'Est ; dans une petite galerie adjacente se trouve, sur la paroi Nord, la source Mougeot, sans importance, et dans une seconde, sur la paroi Sud, à côté de la source n° 1, la source du Puisard, qui émerge dans le puits de réunion des eaux ; de là elles sont pompées pour les besoins du service. Sur la paroi Sud, se trouvent également plusieurs filets peu importants. La température des griffons va en s'élevant de la première à la dernière source et, au voisinage de celle-ci se trouvent, mais a une altitude plus (*)

JUTIER

et

LEFORT,

t. VII, p. 411; 1862.

Annales de la Société d'hydrologie médicale,

DE

PLOMBIÈRES ET DES VOSGES

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élevée, la source Vauquelin qui entretient la température de l'étuve des femmes et la source du Robinet romain qui entretient la température dans l'étuve des hommes ou étuve romaine. L'eau de cette dernière source sort d'un bâti en briques terminé par le boisseau d'un robinet en bronze, dont la clé se trouve actuellement au musée d'Épinal. Le tout fut découvert en 1857 pendant les travaux de captage des sources, en même temps que l'étuve romaine qui avait été comblée lors de l'invasion des Huns et était ainsi restée ensevelie pendant un certain nombre de siècles. Dans la vasque de la source du Robinet romain arrive également la source Stanislas, dont l'eau ne peut, de ce fait, être étudiée isolément. Le second groupe de sources se trouve dans la galerie des Savonneuses, taillée dans le granité porphyroïde sur la rive gauche de l'Eaugronne. Cette galerie, creusée également par Jutier, amena la suppression ou la modification de sources anciennes. A côté des sources principales numérotées de 1 à 5 se trouvent un certain nombre de filets ; le dernier, qui est le plus important, coule de la partie supérieure et donne l'eau la plus chaude de la galerie. La source 2 sort d'un filon de fluorine associé à de l'hallovsite, le même probablement qui, classique à Plombières, so t l 'ouve derrière la maison Colas. Les autres sources sont isolées ; ce sont, sur la rive ifoite de l'Eaugronne et de l'Est a l'Ouest : la source Millier, qui sort d'un granit en décomposition et dont l'altitude est la plus élevée ; la source du Crucifix, qui alimente une buvette et dont le griffon, recouvert depuis, ne fut mis à jour qu'en 1902, et la source des Capucins, en aval de l'aqueduc du Thalweg ; elle sort également d'un granit envoie de décomposition et son griffon, surélevé de 2 mètres environ par un tube de plomb, débouchait dans la