Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 98]

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obtenu annuellement plus de 230 tonnes de sénarmontite à 45 p. 100 d'antimoine. Le minerai à peu près unique de Sanza est la valentinite ; d'après un rapport de Dubocq, cette substance forme, sur les parois de la cassure incrustée, de petites masses blanches, à éclat nacré, constituées par l'enchevêtrement d'aiguilles capillaires ; les produits sortis des travaux étaient en général très purs : ils contenaient seulement un peu d'argile et de sesquioxyde de fer. La valentinite est parfois partiellement transformée en stiblite ; elle provient elle-même d'une épigénie de la stibine : « il n'est pas rare de trouver de grands cristaux à formes distinctes de ce minéral entièrement transformés en valentinite fibrolamellaire (*) ». Concédée en 1887, lamine de Sanza n'a été exploitée que peu activement ; on n'en a pour ainsi dire sorti aucun minerai.

CHAPITRE VI

Il est certain que, de la lecture des descriptions que j'ai données des assez nombreux et, en général, peu importants gites métallifères algériens, on peut emporter l'opinion que, ainsi qu'on l'a dit et répété, la carte minière de l'Algérie est une véritable carte d'échantillons. D'ailleurs, il y a peu d'années encore, si on faisait abstraction des minerais de fer, cette façon de voir était conforme à la réalité; mais il semble que, surtout en ce qui concerne le département de Constantine, elle tende à deveuir de moins en moins exacte, et c'est ce que je désirerais prouver dans ce dernier chapitre, en indiquant le poids et la valeur des minerais produits, les salaires laissés dans la (*) A. LACROIX,

op. cit., t III, 1" fasc, p. 23.

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colonie, les bénéfices réalisés et enfin les ressources fournies au budget général par les exploitants des mines. Poids et valeurs des minerais produits. — Tous les minerais d'Algérie étant exportés, je donne ci-dessous leur prix franco bord dans les ports d'embarquement : c'est là leur véritable valeur marchande ; leur valeur sur le carreau de la mine dépend du coût des transports ; il eût même été plus logique de donner leur prix loco Anvers, puisque c'est en cet endroit que, en grande partie, ils sont débarqués (*); mais, d'une part, quel que soit le point de départ, le prix du fret varie peu (**) et, d'autre part, un très grand nombre démarchés sont passés dans les conditions que j'ai choisies pour déterminer la valeur des minerais (***). Je passe en revue les métaux dans l'ordre que j'ai adopté dans les chapitres précédents. Plomb. — Les départements d'Oran et d'Alger ne tirent de leurs mines de zinc que de très faibles quantités de galène ; en ce qui concerne la dernière période quinquennale, la moyenne annuelle a été, pour le premier, de 82 tonnes représentant une valeur de 15.600 francs et, pour le second, de 25 tonnes, représentant une valeur de 6.735 francs. Longtemps la situation a été la même pour le département de Constantine ; la mise en exploitation des mines du djebel Mesloula et decelles du djebel Felten, est venue augmenter notablement la production annuelle. ■(*) De petites quantités de minerais de zinc et de plomb vont pourtant en France, en Allemagne et en Angleterre ; les minerais de cuivre sont vendus en France et en Belgique ; les minerais d'antimoine, en Allemagne. (**) De 10 fr. 50 à 12 francs environ. (***) C'est la Compagnie des minerais de Liège qui a inauguré, je crois, ce mode d'achat ; il est avantageux pour le vendeur en ce sens qu'il le dispense de se faire représenter en Europe et lui permet ainsi de livrer des lots peu importants.