Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 94]

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LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L' ALGÉRIE

calcaires dont je n'aurai, d'ailleurs, que peu de choses dire.

LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE à

a. Gîtes filoniens et amas de minerai de fer cuivreux. — Comme on pouvait s'y attendre, les plus importants de ces gîtes sont ■ situés dans la zone littorale ; mais ils changent notablement d'allure et de composition quand on suit celle-ci de l'Ouest vers l'Est. 1° Kabijlie des Babors. — Des travaux de recherches anciennement exécutés et dispersés dans toute cette région ont abouti à des insuccès et beaucoup n'ont laissé trace que dans les notices publiées à diverses occasions par le service des mines. Ci-dessous, je mentionnerai seulement les gîtes qui ont permis l'institution d'une concession ou sur lesquels des fouilles un peu développées ont été exécutées au cours de ces années dernières; toutefois, dans ma pensée, ce choix ne porte pas nécessairement sur des districts importants ou même seulement de plus grand intérêt que ceux dont l'étude a été abandonnée. Dans le djebel Achloug (128) et dans les Beni Ourlilane (129}, des filons de sidérose, transformée aux affleurements en limonite et contenant surtout de la chalcopyrite avec de la malachite et un peu de cuivre gris, sont encaissés dans les marnes sénoniennes, au contact du lias, au premier endroit, et du cénomanien, au second; quelques travaux y ont été effectués. L'arête liasique de Y A drar Téliouine (130) est entourée par des schistes néocomiens. Le calcaire massif a partiellement et irrégulièrement été transformé en hématite renfermant des veines et des rognons de cuivre gris ; ce même minerai, avec la barytine pour gangue principale, forme, dans les schistes, des filons de direction variable. Des uns et des autres gîtes, on a pu tirer des produits riches en cuivre et très argentifères (20 à 30 p. 100 de cuivre avec de 80 à 100 grammes d'argent par unité de

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cuivre). Dans la masse ferrugineuse, le cuivre gris est fort dispersé ; au contraire, il se rencontre parfois sur des épaisseurs assez grandes dans les gîtes de la seconde •espèce : en un point, on observait deux veines massives de 40 et de 20 centimètres séparées par 40 centimètres de stérile; mais l'exploitation semble avoir montré que ces zones riches étaient de faible surface et distribuées très capricieusement. Toujours est-il que, dans la concession de Téliouine, instituée en 1884, tout travail a été suspendu dès 1886, après une production insignifiante. Les gisements de Tadergounl (131) se présentent dans des conditions identiques à celles, que je viens d'indiquer. On y connaît une puissante masse d'hématite et de limonite peu cuprifères encaissée dans le lias (*) et d'autres filons traversant les schistes néocomiens et tenant du cuivre gris, de la barytine et de la sidérose. Les minerais obtenus sont de moindre teneur que ceux de Téliouine (10 à 20 p. 100) et beaucoup moins argentifères (25 grammes d'argent par unité de cuivre). L'exploitation s'est, avec quelques interruptions, continuée depuisl880; actuellement, elle est très peu active ; la moyenne de la production des cinq dernières années n'est que de 132 tonnes de cuivre grisa 15 p. 100 environ. Au flanc Nord du djebel Hadid (132) un filon d'hématite et de limonite avec sulfate de baryte se montre encore ■ entre le lias et le sénonien en superposition anormale ; il présente par place, à son toit, une plaque de chalcopyrite dont l'épaisseur peut varier de 20 à 30 centimètres. Enfin, au Sud de ce/dernier massif, auxenvironsd'0«a /îY (133), les marnes noires du crétacé supérieur sont traversées en tout sens par des filons peu larges à gangue formée d'un mélange de calcite, de dolomie, de sidérose (*) Actuellement, on etfectue quelques travaux de recherches sur cet •amas ferrugineux.