Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 93]

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LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE

l'Est, soit avec les marnes à orbitolines à l'Ouest. Les minerais sont la galène, la cérusite, un peu de pyrite de fer et de bournonite ; ils sont disséminés très irrégulièrement dans la roche stérile, à l'état de veinules ou de mouches ; du quartz et de la barytine les accompagnent souvent. L'imprégnation porte sur de grandes masses calcaires, mais la teneur en plomb est variable d'un point à l'autre et il n'est, par suite, pas possible de déterminer exactement l'importance des parties qui seront utilisables. On a toutefois remarqué que les zones les plus riches étaient situées dans le voisinage du trias ; la galène presque pure forme alors, dans le calcaire, des veinules dont l'épaisseur varie de 5 à 20 centimètres, et même des lentilles dont la puissance atteint 2 et 3 mètres. Les massifs dont l'abatage est en cours ne renferment pas, en moyenne, plus de 3 à 4 p. 100 de plomb; mais si on abandonne les massifs stériles ou tenant moins de 3 p. 100, on obtient un tout venant dont la richesse oscille de 9 à 11 p. 100. L'exploitation s'effectue à ciel ouvert; du tout venant,, on peut tirer, par triage à la main, une faible quantité de minerai marchand (environ 2 p. 100 de la totalité); le reste est broyé et lavé; l'atelier de préparation est capable de donner par vingt-quatre heures 80 tonnes de produits à 52 p. 100et300 grammes d'argent à la tonne (*)'. Le djebel bou Jaber (126) est situé à la frontière tunisienne : c'est un dôme démantelé, « constitué par des calcaires foncés à orbitolines altèrnant avec quelquesbancs de marnes dures. Les strates sont très redressées, bien souvent verticales et même déjetées en quelques points. Au Sud s'étend la série des couches crétacées. Au Nord, un immense cône d'éboulis raccorde les parois abruptes de la montagne- avec la plaine (**) ». Des travaux (*) Moyenne des trois dernières années : 4.332 tonnes. (**) L. PERVIXQUIERE, Etude géologique de la Tunisie centrale, p. 303.

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de recherches ont montré que ces éboulis masquaient des marnes bariolées du trias dont le contact avec l'aptien aurait lieu, d'après M. Pervinquière, le long d'une faille ; il est marqué par un gite de smithsonite. Ce minorai, associé parfois à de la blende, de la galène, de la limonite et du cuivre gris, incruste aussi de nombreuses fractures du calcaire massif. Des travaux de recherches assez intéressants sont en cours d'exécution en ce point. Bien qu'épuisé, le gîte de Beccaria(l21) mérite quelques mots de description ; il était constitué par des lentilles de calamine incluses au milieu de sables sans doute pliocènes qui remplissent des poches du calcaire turonien. De 1899 à 1903 on en a tiré 5.765 tonnes de minerai à 46 p. 100 ; en outre 2.000 tonnes avaient été extraites pendant l'exploration . B.

GÎTES DE CUIVRE.

La chalcopyrite et le cuivre gris forment de nombreux gisements dont, sauf de rares exceptions, l'exploration et l'exploitation n'ont jusqu'aujourd'hui donné aucun résultat heureux. Les deux espèces minérales dont il s'agit constituent souvent de véritables filons ; mais la seconde se rencontre aussi dans d'autres gîtes : en bien des points, elle est disséminée en veinules et en boules dans des masses de minerai de fer qui proviennent de la transformation découches calcaires ; en d'autres endroits, elle est l'élément dominant de lentilles de faible volume interstratifiées dans des schistes. Toutefois, comme chaque fois qu'on se trouve en présence d'amas d'hématite et de limonite cuivreuses, on observe aussi, dans le voisinage, des filons assez nets et que le dernier mode de gisement est d'origine difficile à préciser et n'offre que peu d'intérêt, je grouperai ces divers aspects des gîtes cuivreux et n'en séparerai que des imprégnations dans des couches