Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 219]

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LES VARIATIONS DE LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE •

n'a pas augmenté dans les mêmes proportions. La distance entre les deux veines n'étant que de 12 mètres, il est à croire que le grisou de l'exploitation inférieure s'est échappé par l'exploitation supérieure. Les fronts de taille s'étendent, en effet, de l'une à l'autre veine, sur la même longueur : 250 mètres environ, l'exploitation de Frédéric précédant celle de Du Souich de 30 à 70 mètres. Le quartier d'Auguste Beurtia N à 476, qui comprenait une exploitation insignifiante et un montage en veine de 250 mètres de longueur, n'a pas donné d'augmentation de teneur. Il en est de même d'Arago à 534, où une voie en ferme de 400 mètres de longueur était en creusement, et avait découvert de nombreux soufflards. On peut constater ainsi de nouveau que le dégagement du grisou par le charbon en place n'est pas sensible aux variations barométriques, et qu'il en est de même des soufflards, alimentés directement par des sources à forte pression. Nous n'avons jamais constaté, dans des expériences nombreuses, en particulier sur un souftlard dont le débit initial était de 72 mètres cubes à l'heure, qu'une dépression se traduisît par une augmentation et une surpression par un ralentissement du débit. Conclusion. — Depuis les expériences du mois d'avril 1907 et les recherches ultérieures pour en expliquer les résultats, pour lesquelles je dois remercier ici M. Treillou, ingénieur, pour la p'art qu'il y a prise, l'étude sur le rôle des dépressions barométriques dans le régime grisouteux de la mine a été continuée ; il serait oiseux d'en rapporter les nouvelles constatations : elles ont confirmé les précédentes. Les résultats donnés page 402, peuvent donc se compléter par la conclusion suivante : Les variations dans le dégagement du grisou, qui suivent les variations de la pression atmosphérique, ont pour causes principales non seulement les vides des vieux

ET LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU

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travaux, mais aussi le dégagement par les terrains encaissants et veines voisines à travers les nombreuses fissures (cassures du toit, boursouflements du mur) qui accompagnent les exploitations. Il est intéressant de relever, par les tableaux (pages 418 et 431), que, par suite du drainage du grisou dans les veines voisines à travers les épontes : 1° Les travaux du siège n° 1 de Liévin ont atteint une limite de dégagement de grisou que la mise en exploitation de nouveaux étages ne dépasse pas ; 2° Les dégagements donnés par les baisses barométriques qui paraissent augmenter constamment avec les surfaces exploitées sont eux-mêmes limités. . L'avenir peut donc se dégager des préoccupations que des augmentations importantes de teneurs avaient parfois soulevées. Il n'en reste pas moins que les dégagements supplémentaires de grisou que donnent les dépressions barométriques doivent préoccuper l'ingénieur. Une surveillance active doit toujours être en éveil contre eux; une con! duite intelligente des travaux doit en tenir compte. Les vieux travaux en région vierge sont particulièrement le siège de ces dégagements. Le moyen de les combattre, indiqué en 1877 par M. Murgue (*), répétant le mot de M. Galloway : de l'air, encore plus d'air, est toujours vrai. On a parfois recommandé d'augmenter la vitesse du ventilateur au moment des dépressions ; mais cette augmentation devrait être suivie d'une diminution au moment des surpressions ; ce moyen est délicat s'il n'est pas automatique. Aussi la meilleure solution réside-t-elle dans une ventilation normale largement calculée. (*) Bull, de la Soc. de l'industrie minérale, 2' série, t. VI, année 1877.