Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 217]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

428

LES VARIATIONS DE LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE

faible (dans nos exemples 30 à 50 mètres), et d'autre part, que la perméabilité des terrains -vierges est très faible, puisque, après le tassement, le grisou dans la zone disloquée est resté en quantité faible ou même nulle. Une série de trous de sonde de 12 mètres de longueur ont été faits dans une voie en ferme d'Alfred en place au siège n° 3. La veine supérieure Du Souich, qui en était séparée par une hauteur de terrains de 12 mètres, avait été exploitée depuis treize à quatorze mois. La pression maxima obtenue était de l m ,50 d'eau. Au toit et au mur de la veine, la pression était d'ailleurs la même. On conçoit donc qu'il y ait, en même temps que l'écoulement normal du grisou au front de taille et dans les terrains à l'avancement, un écoulement dont l'importance est liée à l'étendue de la surface exploitée, qui paraît se faire sous une faible pression et dans un milieu de perméabilité très appréciable : l'existence des cassures d'exploitation nous est révélée par d'expérience dans les terrains; quant aux veines, la perméabilité de leur charbon, liée elle aussi à la présence des cassures d'exploitation, croît rapidement lorsque l'état de drainage est assez avancé. Notre hypothèse de l'action d'une variation atmosphérique sur le dégagement par le toit et le mur des veines exploitées est donc théoriquement admissible. On peut dès lors expliquer tous les résultats des expériences sur le retour 13 de Du Souich. La quantité de grisou dégagée ne dépend pas seulement de la chute de pression, mais encore de la valeur absolue de la hauteur barométrique, à chaque instant, et par suite dépend du temps compris entre les valeurs extrêmes de la variation. On s'explique ainsi les valeurs faibles trouvées pour X, volumes des vieux travaux, ainsi que les valeurs hors de proportion avec le volume réel. Enfin on n'est plus . obligé d'admettre que les vieux travaux contiennent du grisou pur, hypothèse contraire aux expériences dé-

ET LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU

429

crites plus haut et du reste assez difficile à concevoir. On peut voir sur la courbe" des teneurs du retour 13 de Du Souich (Pl. VII, fig. 1 ) que, pour une période de pression atmosphérique invariable succédant à une variation, la ieneur en grisou se maintient à la valeur qu'elle avait atteinte ; à une pression maxima ou minima persistant pendant plusieurs heures, correspond une teneur maxima ou minima se maintenant pendant le même temps. Sans doute à une pression déterminée ne correspond pas toujours la même teneur; mais on ne doit pas oublier que la dilatation et la contraction du volume de grisou contenu dans les vieux travaux constituent des phénomènes très complexes, ainsi que nous avons essayé de le démontrer plus haut ; la superposition des deux phénomènes, contraction ou dilatation et dégagement, est elle-même très complexe. En particulier, après une augmentation de pression, la teneur en grisou est toujours plus faible qu'après une dépression pour une même valeur de la pression finale. Ce résultat s'explique encore si on considère qu'après une période de surpression, une partie du volume dégagé doit alimenter les vides des vieux travaux, tandis qu'après une dépression, il alimente directement en totalité le courant d'air. En tout cas, la courbe des teneurs montre qu'une variation de teneur est toujours accompagnée d'une variation de pression, et ce fait doit être considéré comme une justification de notre hypothèse. Ainsi que nous l'avons déjà mentionné, la transformation d'aérage du quartier, en supprimant les exploitations en descenderie, a réduit la teneur à 0,4 pour un volume inférieur d'air dans le retour. Les exploitations en descenderie constituaient la partie active du dégagement; il a suffit de remblayer les voies d'accès pour créer une résistance supplémentaire capable de réduire ce dégagement. Cette résistance supplémentaire équivaut à une augmentation de pression extérieure.