Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 258]

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CONSTITUTION DE LA PARTIE MÉRIDIONALE

Le gisement demi-gras d'Aniche est affecté de deux catégories de plissements; les uns se rencontrent surtout à Aniche et à la fosse Casimir-Périer d'Anzin ; ce sont de larges ondulations dont les ennoyages sont disposés suivant le pendage ; ils dénotent une poussée modérée Ouest-Est; ce sont eux que l'on retrouve dans le faisceau gras d'Aniche-Abscon et qui doivent affecter également le cran de retour. Les autres plissements existent principalement aux fosses d'Audiffret-Pasquier, Lambrecht, Haveluy d'Anzin; ce sont des plis aigus formant une succession de dressants et de plateures avec ennoyages plongeant au Sud-Est ; ils semblent résulter du traînage au-dessus de ces couches d'un paquet de terrains venant du Sud-Ouest. Le faisceau gras d'Abscon est très mal connu en face des trois fosses précitées et on ne peut dire si les plis de la deuxième catégorie se retrouvent au Sud du cran de retour ; mais cela parait peu probable. 11 est intéressant de rechercher si le cran de retour esj réellement ondulé de la même manière que les couches qu'il sépare dans la région d'Aniche Casimir-Périer. Il y est malheureusement assez mal connu. Cependant la bowette Midi 184 de la fosse Casimir-Périer semble n'avoir atteint le cran de retour qu'à 660 mètres du puits; dans ce cas le cran de retour serait ondulé exactement de la même manière que les veines demi-grasses et grasses. En résumé, si l'on examine uniquement les faits qui sont connus au voisinage du cran de retour à l'Ouest de Valenciennes, on ne peut se prononcer affirmativement ni pour la théorie de l'affaissement, ni pour celle du charriage, bien que la présence des plis aigus du faisceau demi-gras aux fosses d'Audiffret-Pasquier, Lambrecht et Haveluy soit plutôt favorable à la théorie du charriage. Mais l'hésitation cesse et la théorie de l'affaissement est condamnée si l'on fait intervenir les faits observés à l'Est de Valenciennes.

DU BASSIN HOUILLER DU NORD

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On suit la faille de charriage de Boussu jusqu'à Onnaing où elle vient se placer dans le prolongement du cran de retour. Il est donc naturel de penser que ces deux accidents se confondent. La continuité du cran de retour de la fosse du Marais à Onnaing n'a pas pu être observée directement en raison de l'absence d'exploration ; niais l'existence d'une grande faille est mise en évidence beaucoup moins par la reconnaissance de la faille ellemême que par celle des terrains qui sont de part et d'autre, et la continuité est connue pour ces terrains. Il ne paraît pas douteux que le cran de retour soit le prolongement de la faille de charriage de Boussu-Onnaing ; il doit donc être, lui aussi, une faille de charriage. On peut, se demander si le cran de retour ne pourrait pas être faille de charriage à Onnaing, faille d'affaissement plus à l'Ouest, Dans ce cas, les terrains au Sud du cran de retour auraient pivoté autour d'un point mort ; à l'Est de ce point, ils se seraient avancés vers le Nord ; à l'Ouest de ce point, ils auraient reculé vers le Sud. Cette hypothèse est peu satisfaisante en théorie; et on ne voit pas, d'ailleurs, où l'on pourrait placer le point mort. En effet, ce point ne pourrait être entre Onnaing et Valenciennes; la distance est vraiment trop faible pour que, sur un si faible parcours, le charriage très important qui paraît exister à Onnaing puisse s'amortir. D'autre part, tous les travaux qui ont franchi le cran de retour à l'Ouest de Valenciennes ont trouvé, en allant du Nord au Sud, une formation plus élevée dans la série houillère. Or, le cran de retour, là où il est connu étant généralement plus incliné que les couches qui sont au Nord, un tel phénomène ne peut être produit par charriage que si ce dernier est assez important ; s'il y avait quelque part un point mort, on aurait dû trouver, «n peu à l'Est de ce point, que les terrains situés au Nord du cran de retour y sont plus récents que ceux qui sont