Annales des Mines (1908, série 10, volume 13) [Image 176]

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CREUSEMENT DES

PUITS DU SIÈGE ÉDOUARD-AGACHE

éventuelle de ce procédé au fonçage de ses puits. De 1904 à 1907, la Compagnie des Mines de Béthune creusait, en appliquant ce principe, les puits n os H, 11 bis, 7 bis et 12, et celles de Lens et de Liévin en faisaient aussi dans certains fonçages des applications réussies. Enfin ce mode de creusement vient d'être employé avec succès en Allemagne, dans la vallée de la Werra, où on a à creuser des puits très profonds en terrain aquifère pour exploiter les sels potassiques.

Principe. — Si, autour de la périphérie d'un puits à creuser (fig. 1), on exécute un certain nombre de sondages équidistants [f^, fo, /6 ] traversant les terrains aquifères sur toute-leur hauteur, et qu'oninjecte à haute pression dans ces sondages un coulis de ciment, ce lait de ciment cheminera dans toutes les cassures où circule l'eau et avecune vitesse qui ira en diminuant à mesure que le courant cimenteux s'éloignera des sondages. Le ciment, à un moment donné, se déposera et obstruera les fissures ; la distance à laquelle commencera l'obstruction sera d'autant plus grande que les lèvres des cassures seront plus ouvertes, que la pression d'injection sera plus élevée et que le coulis cimenteux sera moins dense. Lorsque le ciment aura fait prise, tout le terrain fissuré sera monolithé et on pourra sans eau foncer le puits. Terrains monolithables. — L'obstruction des vides d'un

PAR

CIMËNTATION

DES

ASSISES

AQUIFÈRES

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terrain aquifère ne peut s'opérer que dans certaines conditions; nous allons les analyser. La traversée par puits des stratifications aquifères à grande profondeur est difficile et délicate lorsque ces strates fournissent un grand débit. Pour qu'il y ait débit, il faut que les pertes de charge de circulation d'eau dans les fissures soient inférieures à la charge d'écoulement créée par l'enfoncement du puits. Tout terrain fissuré susceptible de laisser couler isolément l'eau qu'il recèle est apte à être monolithé par des injections de ciment, car le coulis injecté y circulera comme l'eau qu'il contient avec des vitesses variables suivant la pression d'injection et les pertes de charge de circulation dans les fissures. La vitesse de circulation du coulis diminuant à mesure qu'il s'éloigne des sondages, le ciment se déposera, fera prise, et les strates fissurées ne formeront plus qu'un bloc imperméable. Graviers et sables grossiers. — Les assises arénacées non argileuses et à grain grossier, laissant couler l'eau qu'elles contiennent sans déplacement en bloc des grains élémentaires qui les composent, sont, comme les terrains fissurés, susceptibles d'être agglomérées au ciment. Sables coulants. — Cette faculté ne s'étendra pas, à notre avis, aux sables très fins aquifères, qui coulent en même temps que l'eau qui les enveloppe dès qu'ils sont ■soumis à un appel créé par une dépression. Quel que soit le peu de densité du coulis injecté dans de telles assises, il y aura immédiatement sur les parois du sondage séparation des éléments constitutifs du mélange; le ciment viendra tapisser les parois, tandis que leau cheminera péniblement dans le sable tant que la couche de ciment préalablement déposée ne s'opposera