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LE PÉTROLE DE ROUMANIE
ET LE CONGRÈS DE BUCAREST
lutte ; elle résilia les contrats passés avec les raffineries roumaines ; celles-ci trouvèrent fort heureusement en France un débouché nouveau, en remplacement de celui qu'elles venaient de perdre en Angleterre.
elles, de 1903 à 1906, qu'un accroissement peu important ; l'augmentation paraît plus notable en 1907. ANNÉES
Allemagne. —• Les événements précédents ont également arrêté le développement des expéditions de la Roumanie vers l'Allemagne. Parmi les entreprises groupées avec la « Shell » se trouvait le groupe de la « Deutsche Bank » intéressée à de nombreuses entreprises pétrolifères, et principalement à la « Steaua Romana», la première Société de Roumanie. Tous les intérêts pétrolifères de ce groupe étaient concentrés entre les mains de la « Petroleum Produkte A. G. », spécialement chargée de l'organisation des transports et des ventes en Allemagne. La retraite de la « Shell » obligea la « Petroleum Produkte » à abandonner momentanément la lutte. Elle voulut la reprendre sur une plus large base en 1906 ; elle constitua une vaste union, 1' « Europaeisches Petroleum Union », dont la « Deutsche Bank » prit la tête et qui s'annexa de puissantes entreprises de Russie : les produits du Caucase, de Roumanie et de Galicie devaient servir à refouler les pétroles américains. Il arriva ce que l'on devait prévoir : l'Union finit par céder ; elle signa, en 1907, avec la Standard un traité d'accord. Ces incidents divers avaient complètement désorganisé le marché ; plusieurs Sociétés renoncèrent à exporter aux bas prix qui résultaient de la concurrence (*) ; aussi les expéditions de Roumanie vers l'Allemagne n'accusent(*) Nous faisons connaître les prix de la cote de Hambourg, relatifs aux produits russes et roumains (prix des 100 kilogrammes, droits de douane non compris) :
Janvier
nf,50
1904
1905 f 13 ,7S
n ',75
1906
Juillet
lo francs
13 francs
17 francs
1903
1904
1905
1906
1907
24.270
25.750
37.000
38.000
48 000
Il y a tout lieu de penser que l'année 1907 marque le premier pas vers l'accroissement continu des échanges. L'Allemagne offre au pétrole roumain un remarquable débouché : indépendamment de sa puissance de consommation (l'Allemagne est le premier pays consommateur d'Europe), en dehors des relations politiques qui unissent les deux nations, le capital allemand joue, comme nous le verrons, un rôle prépondérant dans l'organisation financière des entreprises pétrolifères roumaines. Le Danube constitue d'autre part une voie de pénétration très favorable; la Société « Steaua Romana » dispose déjà d'une installation de chargement à Giurgevo, sur le Danube. Des vapeurs-tanks remontent le fleuve jusqu'à Ratisbonne, où l'on vient de créer un port spécial pour le pétrole. Le Gouvernement de Bavière a l'ambition de faire de Ratisbonne le centre d'approvisionnement de toute l'Allemagne du Sud : la Standard est sur le point d'y établir une raffinerie ; la « Steaua Romana » vient d'y acquérir des terrains dans le même objet. Pays divers. — L' Autriche-Hongrie, pays producteur, voit dans la Roumanie un concurrent redoutable et lui oppose un tarif douanier à peu près prohibitif ; cependant la création en Hongrie d'une industrie de raffinage, à proximité des centres de production roumains, présentait un intérêt spécial ; aussi a-t-on autorisé l'entrée, sur la base