Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 278]

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NOTE SUR LA QUESTION DES POUSSIÈRES

DANS LES MINES ANGLAISES

Les inspecteurs encouragent la diminution de l'emploi des explosifs par le développement de l'emploi des coins hydrauliques et autres appareils; mais cette diminution entraîne un accroissement du prix du charbon. Enfin, on songe à faire une nouvelle classification des explosifs, en tenant compte de leur aptitude à enflammer la poussière. Les explosifs lents enflamment la poussière plus aisément que les explosifs brisants, mais ils présentent moins de cas de détonation intempestive. Les statistiques d'accidents montrent que ce dernier avantage peut contrebalancer l'inconvénient de petites explosions locales de poussières ; mais il ne peut entrer en ligne de compte avec le risque .de catastrophe. Aussi a-t-on l'idée de diviser en deux classes les explosifs autorisés : Classe I : ceux qui résistent à l'essai de WoolwicH (détonation d'un coup bourré dans un mélange de gaz explosif) et à une série d'essais plus sévères, analogues à ceux du continent et qui sont à l'étude ; Classe II : ceux qui résistent à l'essai de Woolwich seul. Les premiers seraient autorisés sans restriction : les autres ne le seraient qu'au chantier, où la poussière est moins inflammable que dans les galeries, et sous certaines conditions (j>ar exemple , arrosage, tirage entre postes...) ; mais les idées ne sont pas encore précises sur ce point.

seront exemptes : il n'y a pas de critérium pour le classement, et l'on réclame avec instance les recherches scientifiques nécessaires pour l'établir. On peut donc dire qu'on s'attaque au mal avant même de connaître exactement son étendue, et c'est l'histoire de beaucoup de règlements anglais : une mesure est adoptée, à la suite d'accidents, par quelques grandes mines ; les résultats paraissent bons, d'autres mines moins importantes imitent, et la mesure est imposée, pour ainsi dire, par l'opinion publique. Alors seulement intervient la loi pour obliger les retardataires à se conformer au mouvement. Le Home Office demande, en somme, à la Commission, d'apprécier si la question des poussières est entrée dans cette troisième phase, et quelles solutions on pourrait adopter.

Conclusion. — On voit, par cet exposé, qu'on paraît se préoccuper sérieusement, en Angleterre, de lutter contre les dangers des poussières. Ce qui semble manquer le plus actuellement, c'est la connaissance exacte des conditions de leur infiammabilité. Si l'on veut, à la suite des travaux de la Commission, rendre obligatoires certaines mesures de précaution, il sera impossible de définir les mines dangereuses, auxquelles s'appliquera le règlement, et les mines qui eu