Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 275]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

544

NOTE SUR LA QUESTION DES POUSSIERES

résultat au moyen d'un appareil aspirateur analogue au vacuum cleaner, employé dans le nettoyage des maisons. L'appareil a des dimensions qui lui permettent de passer partout où peut passer une berline ordinaire. Sa longueur est de l m ,85, sa largeur de 45 centimètres, sa hauteur de l m ,30. Il comprend une pompe, actionnée par un moteur électrique de 5 chevaux, qui peut être remplacé par un moteur à air comprimé. La poussière aspirée se dépose dans deux récipients : on peut ainsi vider et nettoyer l'un d'entre eux tandis que l'autre se charge. La machine porte cinq ou six tuyaux aspirateurs, qui peuvent être maniés en même temps : chaque ouvrier nettoie avec cet appareil environ 200 mètres carrés par heure. Dans d'autres mines, on enlève les poussières dangereuses dans les galeries voûtées par l'arrosage au moyen d'une conduite d'eau sous pression. Ce système semble recommandable au cas où l'on a de réelles difficultés avec les mouvements du toit. Il a toutes les faveurs des directeurs de mines, qui redoutent surtout les dépenses que causerait l'affaissement des galeries ; en n'arrosant que les zones muraillées, ou en y employant le vacuum cleaner, on évite à coup sûr ces difficultés. De plus, l'installation serait en général peu coûteuse, car beaucoup de galeries, particulièrement près des puits, sont muraillées et pourraient être aisément adaptées à leur nouvelle destination. Cependant, des ingénieurs doutent de l'efficacité de cette mesure; même à Blackwell Colliery, où l'exemple semble être probant, l'inspecteur des mines attribua le rebroussement de l'onde explosive, non pas à la galerie voûtée, mais au fait qu'elle rencontra en ce point un courant d'air deux fois plus intense, de plus de 16 mètres cubes par seconde, produit par un ventilateur sous une dépression de 8 centimètres d'eau. Elle ne put remonter ce courant et prit la direction d'une de ses branches.

DANS LES MINES ANGLAISES

545

En tous cas, si le système des voûtes limite la propagation d'une explosion, les gaz méphitiques produits par la combustion du charbon se répandent partout. Un obstacle mécanique pourrait seul arrêter ces derniers, et l'on étudie actuellement, dans le district du centre, un système de portes en fer, à fermeture automatique, destiné à compléter une installation de compartimentage par zones. 3° Attires moyens proposés. — a) L'emploi du sel a été suggéré dans le Cheshire, où le voisinage des salines permet d'obtenir cette substance à très bas prix. Un premier essai fut fait au chlorure de calcium sur une grand'route, à la traversée d'un village ; les résultats furent excellents : on fit alors l'essai de chlorure de sodium ordinaire dans une galerie de mine, servant à la circulation du personnel. On y répandit 2',5 de sel sur une longueur de 500 mètres; la poussière se prit en galette, sauf aux endroits où elle était très abondante (10 à 15 centimètres d'épaisseur) ; en ces points, la croûte n'était que superficielle. L'action du sel se fit sentir non seulement sur le sol, mais sur les parois et le toit. La profondeur était de 230 mètres et la galerie servait de retour d'air. L'humidité est indispensable pour obtenir une action efficace. Une galerie, traitée de la même façon, mais à 360 mètres de profondeur, donna des résultats moins satisfaisants ; il en serait de même probablement dans les entrées d'air. Dans le cas d'arrosage, l'eau salée a une action plus efficace que l'eau ordinaire, comme on l'a constaté à Whitwood Colliery, où l'on emploie, dans les couches profondes qui ne souffrent pas dé l'arrosage, de l'eau salée naturelle. à) On a eu l'idée de mélanger des matières inertes à la poussière, pour la rendre inexplosible ; la proportion nécessaire est inconnue ; on a même suggéré que, dans