Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 217]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES 430 quartiers qui s'ouvraient à elle a été extraordinairement irrégulière; nous en citerons deux exemples. L'un est pris au Sud du n° 3 dans Cécile et Sainte-Barbe plateures 326 Sud-Est, qui se font suite par un recoupage. L'explosion, comme le montrent une série d'effets mécaniques, est Tenue du Nord par la boArette Sud 326 jusqu'à la voie de fond de Cécile 326. Au delà, dans la bowette, elle ne s'est pas étendue vers le Sud à plus de 100 mètres, puisque la voie de fond de Sainte-Barbe dressant a été absolument indemne. On pouvait s'attendre à trouver dans la voie de fond de Cécile Sud-Est une pénétration de l'explosion de longueur comparable. Or il a été constaté que l'explosion avait étendu ses ravages jusqu'aux fronts de SainteBarbe, à 500 mètres de la bowette, et, chose plus curieuse encore, que dans Cécile elle s'était bornée à suivre la voie de fond en épargnant sur le moment les ouvriers des descenderies qui purent tenter la fuite, que dans SainteBarbe un chantier situé tout près du recoupage fut indemne et ses hommes saufs, tandis que, plus avant dans la veine, tous les ouvriers moururent sur place. L'explosion s'est donc allongée dans la voie de fond de Cécile, qui servait au roulage des charbons de Sainte-Barbe, beaucoupplus qu'elle ne l'a fait dans la boAvette, et elle a pris soudain une violence énorme à l'extrémité de cette voie de fond, dans Sainte-Barbe. — Le second exemple est emprunté aux veines Joséphine et Sainte-Barbe plateures SudEst, à 331 au n° 4; l'explosion, là aussi, a suivi la bowette Sud en allant vers le Sud. Elle a dépassé la voie de fond de Joséphine plateure de 150 mètres à peine, puisque la voie de fond de Sainte-Barbe renversée n'a pas été atteinteOr, dans Joséphine plateure, elle s'est étendue à l'Ouest jusqu'aux fronts à 300 mètres delà bowette, et par là a pénétré dans Sainte-Barbe, dont le front extrême, où les ouvriers sont morts sur place, est à 800 mètres de la bowette. Pour ce second exemple, il est impossible, en

LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES

431

tout étal de cause, de faire appel pour expliquer la recrudescence de l'explosion à une accumulation des gaz du feu de Cécile, puisque l'air arrivant du n° 3 par Joséphine et Sainte-Barbe 326-331 rencontre, dans chacune de ces veines, deux retours d'air qui l'entraînent à l'étage de 299 mètres et l'empêchent d'arriver jusqu'àla bowette 331 . 2° 11 a été trouvé sur les ébouloments, en bien des points, notamment dans Joséphine et Sainte-Barbe plateures Sud-Ouest du n° 3, dans Joséphine plateure SudOuest du n° 4, une sorte de suie douce au toucher et grasse. Dans d'autres voies, surtout dans Joséphine et Marie au n° 4, il a été constaté la présence de poussières très fines se mettant très facilement en suspension. Au dire de tous ceux qui ont vu la fosse n° i- avant et après la catastrophe, ces poussières fines semblaient beaucoup plus abondantes après qu'avant; en temps normal, elles étaient en effet recouvertes de charbon menu; l'explosion les a soulevées et elles se sont redéposées les dernières. L'abondance de poussières plus grande après la chasse des gaz a été notée spécialement par M. Laurent lors de l'inflammation de poussières de La Machine (*); 3° L'explosion s'est étendue dans l'étage principal d'exploitation commun aux trois fosses (340-326-331), étage où avait lieu un roulage intense. Elle ne s'est pas propagée en général dans les étages de retour, et y est restée localisée aux environs immédiats des puits et beurtiats qui lui en ouvraient l'accès. Cependant exception doit être faite à cette règle pour les quartiers encore en exploitation des étages supérieurs, aux fosses 3 et 4 (Joséphine 303 au n° 3, Joséphine Nord-Est 299 au n° 4) : l'explosion s'est étendue à partir des puits jusqu'à ces quartiers par les voies de roulage des charbons qui en sortaient. (*) Annales des Mines, 8° série, t. XIX.