Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 83]

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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES

Une deuxième série d'essais (janvier 1907) a été faite sur 8 cartouches de 50 grammes comprimées à des densités comprises entre 0,75 et 0,80 et disposées, sans bourrage, au fond de trous de mine de 0m ,40. On a obtenu 3 déflagrations fusantes, dont l'une avec une amorce de 1 gramme et les deux autres avec des amorces de 0 Br ,30; ces combustions ont duré quatre minutes environ. En résumé, des cartouches de grisoutine, surdosées avec 20 p. 100 de charbon de bois, peuvent être facilement enflammées par l'amorce au fulminate. b) Inflammation par une cartouche non surdosée. — Dans la préparation des coups de mine, la cartouche-amorce n'est pas écrasée et ne paraît pas devoir contenir de poussier de charbon. On vient de voir qu'une cartouche surdosée avec du charbon de bois pouvait être facilement enflammée par l'amorce au fulminate ; on a cherché à obtenir le même phénomène sous l'action d'une cartouche-amorce non surdosée. Dix essais ont été faits dans ce but et ont donné des résultats négatifs. On a fait varier l'action de la cartoucheamorce en ménageant un intervalle variable entre les deux cartouches ; on a ainsi obtenu des détonations complètes et des ratés de transmission, mais jamais d'inflammation.

c) Grisoutine-couche surdosée avec du charbon de houille. — Dans une première série de 36 essais, on a employé du charbon de Meurchin pulvérisé et tamisé à la perce de 0 mm ,65. On a obtenu des détonations complètes ou partielles, des ratés de détonation et une seule inflammation. Dans ce dernier essai (8 août 1906), une cartouche de 38 grammes d'un mélange de 100 parties de grisoutine B pour 60 parties de charbon, comprimé à la densité de 0,95, ayant été amorcée àO s ',20, s'est enflammée et a brûlé complètement, en faisant entendre un bruit de graisse en ébullition.

RAPPORT SUR L'ÉTUDE DES RATÉS DE DÉTONATION

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Dans une deuxième série, de 19 essais, on a employé, dans les mêmes conditions, du charbon de Liévin ; on a obtenu des détonations complètes ou partielles, des ratés de détonation, et jamais d'inflammation. Dans une troisième série de 39 essais, on a employé du charbon de Liévin, ou de Salles et Montalet, très finement pulvérisé et tamisé à la soie n° 12 des Poudres et Salpêtres. On a obtenu des détonations complètes ou partielles, des ratés de détonation et une seule inflammation. Dans ce dernier essai (5 mars 1907), une cartouche de 50 grammes d'un mélange de 100 parties de grisoutine B pour 50 parties de charbon de Salles et Montalet, comprimé à la densité de 0,83, ayant été amorcée à 0 Br ,30, s'est enflammée et a brûlépendant quarante-cinq secondes environ, en faisant entendre un bruit de corps gras en ébullition ; il se dégage une fumée épaisse qui empêche de voir la flamme. La hauteur de la cartouche a été réduite de 12 à 10 centimètres. En résumé, avec le charbon de houille on a obtenu, sur près de 100 essais, 2 déflagrations fusantes sous l'action de l'amorce au fulminate. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. Par dépêche du 29 janvier 1906, M. le Ministre delà Guerre a prié la Commission d'entreprendre, de concert avec les membres de la Commission du Grisou qui lui sont adjoints, les expériences dont le programme est indiqué dans l'avis de la Commission du Grisou du 11 décembre 1905. Par dépêche du 30 janvier 1907, il a prié la Commission de lui faire parvenir, aussitôt que possible, son Rapport sur les causes des déflagrations exceptionnelles analogues à celle qui s'est produite, le 7 août 1905, aux mines de Salles et Montalet.