Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 76]

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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES

grisounites parait être celle qui repose sur l'hypothèse d'une décomposition fusante préalable, M. l'Ingénieur Patart estime que, précisément, les explosifs dont il s'agit se sont montrés, dans ses expériences, particulièrement rebelles à ce mode spécial de décomposition, même quand on fait usage de moyens notablement plus énergiques et plus efficaces que ceux auxquels on peut assimiler les procédés d'amorçage industriellement employés. Dès lors, ajoute-t-il, il n'apparaît pas que les accidents constatés puissent être attribués à des propriétés particulières des explosifs employés, mais à des circonstances autres, dont les opérateurs se sont peut-être incomplètement rendu compte, susceptibles de se produire avec tout explosif plus naturellement encore qu'avec ceux dont il s'agit. Le Rapport du 18 janvier 1899 résume également une Note de M. Schmerber, Ingénieur des Arts et Manufactures, sur les explosions tardives. Les essais ont été faits, avec bourrage nul ou léger, soit avec des cartouches à l'air libre, soit avec des charges recouvertes d'une couche de sable, soit dans des tubes en fer sans aucun bourrage. D'autres essais ont été faits, sous bourrage énergique, dans des tubes fermés. Dans tous ces essais, fort nombreux, on a employé comme excitateurs, soit les amorces fulminantes limites, soit de petites charges de poudre noire ou de coton-poudre. Dans quelques-unes de ces expériences, le tube était préalablement échauffé par la llamme de l'alcool contenu dans un petit réservoir circulaire extérieur; enfin, pour se rapprocher des conditions de la mine, l'auteur a imaginé d'entourer complètement la cartouche, dans l'intérieur du tube, d'une garniture de charbon, en bourrant, en outre, avec du charbon pulvérulent. Il a obtenu, dans ces conditions variées, des ratés, des détonations complètes ou partielles, mais jamais de dé-

RAPPORT SUR L'ÉTUDE DES RATÉS DE DÉTONATION

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tonation tardive. L'auteur signale seulement que, dans quelques cas, il semble qu'il y ait eu un commencement de décomposition fusante; mais celle-ci, ajoute-t-il, ne s'est jamais transformée en décomposition explosive, bien que les conditions dans lesquelles le commencement de combustion de ces cartouches s'est produit aient été plus favorables à la transformation de la décomposition lente en phénomène explosif. En résumé, dit le Rapport de la Commission du Grisou, il résulte de cet exposé que de nombreuses expériences ont été faites dans les conditions les plus variées, sans que jamais aucun phénomène se soit produit en imitation d'explosions tardives et sans qu'aucune confirmation ait été apportée à l'hypothèse proposée pour en fournir l'explication. Il semble que l'on puisse en conclure, avec une probabilité voisine de la certitude, que le fonctionnement explosif des grisounites ne présente aucune circonstance appréciable qui conduise à en interdire ou à en restreindre l'emploi.

ÉTUDE DES RATÉS DE DÉTONATION DES EXPLOSIFS DE SDRETÉ.

Les accidents signalés au dossier transmis à la Commission sont de deux types. Dans les accidents de février et mars 1904, on n'a entendu que de faibles détonations, et le travail produit a été presque nul. L'explosif s'est enflammé et a brûlé longtemps (vingt à quarante-cinq minutes), en faisant entendre un bouillonnement graisseux. Il s'agit de déflagrations fusantes d'explosifs au nitrate d'ammoniaque, provoquées par le détonateur au fulminate et dans lesquelles le grisou ne paraît pas avoir joué de rôle. Au contraire, dans les accidents de novembre 1904 et